Mises en avant des PDGistes: quand le CTRI restaure ceux qui ont nargué le Peuple et perdu le pouvoir dans les urnes en 2023 

La présence de ces personnalités de l’ancien régime comme d’autres au coeur du projet et de la campagne du CTRI écoeure les populations © MontageDépêches 241

Libreville, le 10 avril 2025 – (Dépêches 241). Il ne se passe plus un jour sans qu’une frange de la population ne dénonce l’alliance illégitime entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancienne formation politique au pouvoir, et le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), son tombeur. Le peuple assiste médusé, la mine lasse, au retour en grâce des ingénieurs de sa misère d’hier. Tout se passe comme si le CTRI était venu pour restaurer le PDG, lequel a perdu le pouvoir dans les urnes en août 2023.

Acteurs politiques, syndicats, les jeunes, toutes ces strates de la société gabonaise sont hérissées à la vue des premiers rôles que joue toujours le PDG sous cette Transition et par ricochet dans la campagne du président-Candidat. En dépit d’avoir supposément perdu le pouvoir à la suite du putsch orchestré par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) le 30 août 2023, le Parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba a conservé toute son influence au sein de la sphère décisionnaire de l’État, et a maintenu plusieurs de ses hiérarques à des positions éminemment stratégique de l’appareil étatique.

Gouvernement, Institutions constitutionnelles, parlement, haute administration, coordinations de campagne du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, les PDGistes trônent à tous les échelons de la vie politique et institutionnelle gabonaise dans cette Transition. Une configuration qui a suscité plusieurs réactions au sein de l’opinion et qui fait désormais croire que le CTRI serait en réalité venu restaurer le PDG, sous de nouveaux apparats. 

Une situation qui avait déjà suscité la réaction du syndicaliste Marcel Libama, en octobre dernier. « Il y a un trop grand nombre de gens qui ont fait du mal à ce pays, et ils sont les plus prompts à porter ce projet. Il y a une suspicion », avait d’abord rappelé le parlementaire, au sujet de l’engagement massif des PDGistes aux côtés du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, avant d’ajouter qu’« on a comme l’impression que les gens qui ont perdu le pouvoir dans les urnes, aujourd’hui ont retrouvé le pouvoir par les armes parce nous connaissons les résultats des élections. Il y a un camp qui a gagné et un autre qui a perdu. Mais quand vous allez à l’Assemblée nationale c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes. Quand vous allez dans d’autres Institutions c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes », avait-il fulminé.

Plus récemment, Joseph Lapensée Essingone, candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, a lui aussi affiché son hostilité à la restauration du PDG qui se donne à voir sous cette Transition, sous les bons auspices de Brice Clotaire Oligui Nguema. « Ceux qui veulent être comparé au Général De Gaulle, je n’ai pas vu ce dernier s’afficher avec les gens qui avaient collaboré avec les nazis, au contraire, on connaît le sort qui a été réservé au collabo en France. Mais le PDG ici, non seulement ils ont gardé toute leur fortune, ils sont tous élevés en dignité, et le rigolo de la bande, c’est le peuple Gabonais », a-t-il récemment déploré, au sujet du maintien des PDGistes aux affaires publiques.

Des discours qui semblent se multiplier aujourd’hui, au regard du mépris affiché par les autorités de la Transition vis-à-vis des récriminations du peuple, lequel était même allé jusqu’à formuler comme recommandation au Dialogue National Inclusif d’Angondjé, la suspension dudit Parti et de ses cadres. Recommandations que le CTRI et son chef ont fait le choix de piétiner et d’ignorer, au grand dam des populations qui assistent impuissantes à la Restauration de ceux qui ont organisé leur misère hier. 

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