
Libreville, le 11 avril 2025 – (Dépêches 241). Dans le cadre de l’émission « un candidat, un projet » organisée par la Haute Autorité de la Communication (HAC), le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, était face aux journalistes pour décliner les grands axes de son projet et répondre aux questions de ces derniers. Interrogé sur la crise persistante dans la magistrature, le Général a affiché un certain mépris vis-à-vis des revendications des magistrats, les jugeant surréalistes et déclarant avec fermeté qu’il ne paiera jamais ces primes revendiquées par les hommes en toge.
Le 8 avril dernier, le Gabon entier avait les yeux rivés vers la première chaîne de télévision nationale. Pour cause, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema était face à la presse pour expliquer aux populations les grandes lignes de son projet de société. Questionné sur les tensions sociales, notamment sur l’interminable grève dans la magistrature, Oligui Nguema s’est montré ferme, déclarant qu’il ne paiera pas les primes demandées par les magistrats, car jugées prohibitives.
Sans détour et avec un soupçon de mépris et de condescendance, le président de la Transition candidat à l’élection présidentielle a tout simplement indiqué qu’il ne donnera aucune suite favorable aux doléances des hommes en toge jugées beaucoup trop onéreuses. « On me dit qu’il faut octroyer des primes à la magistrature. J’ai lu le fichier, la prime la plus basse,1 million, magistrat moyen, 2 millions, magistrat hors catégorie, 3 millions, total 25 milliards, où trouve-t-on cet argent pour payer les primes de 25 milliards ? », s’est-il d’abord interrogé le président.
Ce dernier a ensuite poursuivi son propos en arguant qu’« il faut qu’on se dise la vérité dans ce pays. Où trouvez-vous 25 milliards pour payer ces primes ? Et vous voulez m’amener à signer un document comme ça ? Je ne vais jamais le signer. En France, ailleurs, la magistrature fait entrer de l’argent (…) il faut que la paresse s’arrête. On ne peut s’asseoir chez soi et demander à l’État de nous verser 25 milliards », a-t-il chuté au sujet des revendications des magistrats.
Une nouvelle sortie qui pourrait venir aggraver la fracture déjà fortement prononcée entre le judiciaire et l’Exécutif en cette période de Transition.