
Libreville, le 17 avril 2025 – (Dépêches 241). Dans une série de notes vocales réalisées par un de ses proches, le nommé Abdoul, on peut revivre les dernières heures d’Aaron Boupendza en Chine. Un récit glaçant qui met en évidence sa consommation excessive des gaz hilarants, ayant conduit à une instabilité mentale et psychologique du footballeur international gabonais dans ses derniers instants de vie.
Abdoul, c’est le nom du proche d’Aaron Salem Boupendza qui aura partagé les derniers instants du footballeur sur terre. Vivant dans le même appartement que la star gabonaise en Chine, il est celui qui aurait vécu intensément les dernières heures du prodige de Moanda. Dans une série de notes vocales abondamment relayées dans des forums gabonais, il décrit l’état mental et psychologique du joueur durant les heures qui ont précédé sa mort.
« Je suis en Chine depuis le mois de mars. Le petit passait son temps à prendre des ballons, des substances, les gaz hilarants. À chaque fois, il prend ça, et moi je lui fais le reproche en disant que tu joues au football arrête de prendre ces choses, car ça pourrait nuire à ta carrière », peut-on entendre dire Abdoul. Et de poursuivre en relatant que « le petit est devenu addicte à ça et moi, j’ai décidé de mettre fin à ça en lui disant qu’on ne peut pas vivre dans la même maison et tu refuses d’écouter mes conseils sachant que je suis ton grand frère, même si tu as de l’argent, il faut apprendre à écouter ce que je te dis », a-t-il renchéri.
En réponse aux récriminations de son aîné Abdoul, le jeune footballeur aurait lancé ce qui suit: « tu n’es pas venu ici pour me faire la morale. J’ai suffisamment d’argent, si j’ai un problème, moi-même je vais gérer », aurait-il rétorqué à son aîné. Seulement, les jours passant, les absences répétées du joueur aux entraînements ont fini par susciter des craintes aussi bien chez les dirigeants de son club que chez ses proches. Toujours selon Abdoul, Aaron Boupendza aurait perdu connaissance au sortir d’une séance de massage, précédant celle de l’entraînement quelques heures avant son décès.
LIRE AUSSI: Gabon: Les 3 hypothèses de la police sur la mort mystérieuse d’Aaron Boupendza en Chine
De retour à la maison, il aurait constaté la décrépitude psychologique du footballeur lorsque celui-ci, enfermé dans sa cuisine, aurait déféqué sur lui-même. « Au milieu de la nuit quand je suis sorti, j’ai constaté qu’il n’était ni dans la chambre, ni au salon, il est allé s’enfermer dans la cuisine parce qu’il savait que si je le voyais prendre ça, je devais les lui arracher. J’ai réussi à défoncer la porte je l’ai trouvé. Je lui ai dit Aaron, regarde l’état dans lequel tu es en train de te mettre (…) il avait même déféqué sur lui-même. Je l’ai emmené à la douche, je l’ai nettoyé et il est allé dormir », a-t-il continué son récit.
Le jour du drame, le footballeur semblait être dans une situation de délire total. « J’ai vu le petit faire des va-et-vient. Il m’appelle Abdoul, je veux de l’eau, Abdoul fais-moi l’œuf, puis il me rappelle, Abdoul où est ton parfum ? C’est après que je me suis dit que ce petit n’est pas en lui. Un moment, il s’est levé et il est allé dans ma chambre, il ferme la porte. J’ai réussi à casser la porte. Il est ressorti de la chambre en courant, je lui demande mais Aaron à quoi tu joues ? Il me regarde et me dit ne me touche pas. J’essaie de le retenir mais il se débat, il ouvre le battant de son balcon. Il a voulu sauter du balcon une fois, deux fois, je l’ai tiré. La troisième fois il m’a mis un violent coup de coude et subitement il s’est jeté », conclut le récit d’Abdoul.
Une version qui semble à ce jour être validée par les autorités chinoises, puisque, conduit au commissariat de police pour être entendu, le récit d’Abdoul aurait été corroboré par des voisins qui auraient suivi la scène depuis les étages du bas, mais aussi et surtout par les caméras de surveillance visualisées par les policiers.
La drogue, toujours elle.