
Libreville, le 22 avril 2025 – (Dépêches 241). Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancienne formation politique au pouvoir, traverse une ère pour le moins inhabituelle. Au moment où il est désormais déchiré entre deux tendances, chacune se revendiquant plus légitime que l’autre, le fonctionnement de l’ex Parti des masses soulève aujourd’hui des questionnements. Alors que la tendance menée par Ali Akbar Onanga continue d’accuser celle dirigée par Blaise Louembe d’être une authentique imposture, car s’étant établie sur la base des textes abrogés, donc caduques, la seconde aile vient pourtant de procéder aux nominations au sein du Secrétariat Exécutif et de ses Organes Spécifiques, au mépris du contentieux, toujours pas vidé dans cette affaire pendante au Tribunal.
Le Parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), se trouve dans une situation jamais connue durant tout son règne. Divisé, déchiré, tourmenté par une querelle qui attend toujours son dénouement au Tribunal, deux factions s’opposent, chacune revendiquant toujours plus de légitimité que l’autre. Une guerre qui a conduit les deux tendances devant le Tribunal le 14 février dernier.
Alors que le verdict dans cette affaire reste attendu, la tendance Blaise Louembe, celle qui a soutenu le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors de la dernière élection présidentielle, vient de procéder unilatéralement à des nominations au sein du Secrétariat Exécutif ainsi qu’à l’intérieur des Organes Spécifiques du Parti. Du Comité Permanent, aux Secrétaires Nationaux, en passant par les Portes-paroles, le Délégué National UJPDG et la Déléguée Nationale UFPDG, toutes les instances du Parti ont été touchées par ces changements.

Pour rappel, l’aile conduite par Ali Akbar Onanga, qui se réclame « légaliste », s’appuie sur les statuts révisés de 2022, lesquels sont les derniers du Parti et toujours en vigueur aujourd’hui, pour contester l’actuel Directoire et toutes ses décisions. En face, Blaise Louembe et son Directoire contesté, eux, s’accrochent à des statuts du Parti datant de 2008, révisés et amendés plusieurs fois, à l’occasion de multiples congrès du Parti, organisés sous la Présidence d’Ali Bongo Ondimba, donc normalement tombés en désuétude.
Une situation qui soulève aujourd’hui des interrogations sur le fonctionnement réel de ce Parti, si puissant hier encore. Alors que la Transition marche progressivement vers sa fin, et qu’il va bientôt falloir renouveler la représentation nationale, les conseils municipaux et départementaux, quel sera l’avenir des candidats potentiellement investis par ces deux tendances ? Les candidats des deux tendances vont-ils être autorisés à prendre part aux scrutins? Si oui, sous quelle bannière ? Le Tribunal de Libreville va-t-il trancher cette affaire, avant les futures élections locales et législatives ? Autant de réponses qui continuent d’attendre des réponses dans l’opinion.