Gabon: Oligui désormais président et Civil, qui est le nouveau commandant en Chef de la GR ? 

Si le Général Antoine Balekidra est toujours Co-Chef adjoint de la GR, Oligui pourtant désormais civil est-il toujours Co-Chef ? © Montage Dépêches 241

Libreville, le 2 mai 2025 – (Dépêches 241). Depuis la mise en indisponibilité du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, par le ministère de la Défense le 7 avril 2025, mesure qui aurait permis sa transition au statut de civil en vue de se porter candidat à l’élection présidentielle du 12 avril dernier, un flou total subsiste quant à celui qui dirigerait la Garde républicaine (GR). Ni le ministère de La Défense, ni la présidence de la République, ni même le président élu ne semblent disposés à communiquer sur le sujet. Pourtant, pour des raisons de légalité, de cohérence et de transparence dans la gestion de l’État, cette interrogation paraît tout à fait légitime, d’autant plus depuis l’élection définitive du général à la tête du pays.

La question de la gestion de la Garde républicaine depuis que le général Oligui Nguema est devenu civil se pose avec acuité. Mais elle semble réservée aux dieux, tant le silence est pesant malgré les sondages et une pression médiatique croissante. Le président de la République, pourtant premier concerné, semble manifester un désintérêt total sur la question, entretenant ainsi un flou qui n’aurait pas lieu d’être si une communication claire avait été faite dès l’annonce de son indisponibilité.

Tout donne l’impression que cette mise en indisponibilité, condition sine qua non pour qu’il se présente à l’élection présidentielle en tant que militaire, n’était qu’un simulacre. Ce qui tend à accréditer une thèse que certains jugent farfelue, mais qui semble de plus en plus plausible  au regard du mutisme de l’exécutif. Selon cette thèse, le général Oligui Nguema continuerait à diriger la Garde républicaine (GR). Une idée certes controversée, mais nourrie par l’omerta que les autorités actuelles entretiennent autour de la question.

La situation prend d’autant plus d’ampleur depuis que le président de la transition a été officiellement élu chef de l’État. Car, rien ne semble être entrepris en faveur d’une gouvernance claire et transparente. Au contraire, une couche supplémentaire de mystère, voire d’opacité, semble s’installer. Une situation d’autant plus difficile à comprendre que le nouveau président s’était engagé publiquement, notamment lors de l’émission « 1 candidat, 1 projet », à faire du Gabon un véritable État de droit, une démocratie renforcée, fondée sur la transparence.

Cet engagement risquerait de sonner creux si le chef de l’État ne prend pas rapidement des mesures fortes pour rompre avec les pratiques obscures du passé. En effet, persister dans ce silence pourrait à terme fragiliser le lien de confiance et de sympathie qui semble s’être établi entre lui et le peuple.

Eu égard à ce qui précède, la question relative à la direction de la Garde républicaine (GR) inquiète donc à juste titre. Ce d’autant plus qu’elle ravive le souvenir des heures sombres traversées par le pays, notamment au moment de l’accident vasculaire cérébral (AVC) de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, période durant laquelle personne ne semblait vraiment savoir qui dirigeait le Gabon.

Il serait dès lors judicieux que le président Oligui Nguema rompe avec ces zones d’ombre susceptibles de le piéger et d’entraver l’élan qu’il souhaite insuffler à la Nation. Plébiscité par le peuple, il se doit d’instaurer un minimum de transparence pour continuer à mériter cette confiance populaire. Osons donc croire que l’investiture à venir actera la naissance d’un nouveau contrat social, qui scellera l’engagement du président à gouverner en toute transparence au service de son peuple.

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