Gabon: HPO, une affaire qui ne s’explique ni objectivement, ni légalement et qui acte la faillite de l’Etat de Droit

L’Affaire HPO est de plus en plus perçue dans l’opinion et par de nombreux Gabonais comme une machination judiciaire et un complot ourdi contre l’homme d’affaires © DR

Libreville, le 3 Juin 2025 – (Dépêches 241). Dans le théâtre politique gabonais, l’affaire Hervé Patrick Opiangah, alias HPO, s’impose comme une tragédie kafkaïenne où la logique et la légalité semblent avoir pris des vacances prolongées. Depuis novembre 2024, ce pilier économique et politique, fondateur de la Holding HPO & Associés, se retrouve au cœur d’une tempête judiciaire qui ne cesse de faire vaciller des milliers de familles gabonaises, plongées dans une précarité abyssale en raison d’une procédure judiciaire sans fondement, dénué de logique et de légalité.

Les avocats d’HPO, armés de plus de 65 pièces censées prouver l’innocence de leur client, dénoncent un complot politique savamment orchestré pour le réduire au silence après son opposition au référendum de novembre 2024. Une persécution politique, disent-ils, qui met à rude épreuve la crédibilité de la justice gabonaise déjà fragilisée par des procédures entachées d’irrégularités : perquisitions illégales, garde à vue prolongée sans fondement clair, absence de plainte et de victime tangible, parjure du maître des poursuites. 

Un complot à la sauce gabonaise

Mais au-delà du duel judiciaire, ce sont près de 7 000 employés et leurs familles qui paient le prix fort de cette saga. Privés de salaire depuis des mois, ces travailleurs issus des secteurs aussi variés que l’agroalimentaire, les mines ou la santé, vivent un cauchemar social. Expulsions, enfants non scolarisés, familles réduites à la solidarité de survie : la fermeture brutale des entreprises de sa Holding plonge le Gabon dans une crise sociale qui questionne les priorités des autorités de Transition. Chasse à l’homme ou prospérité économique et quête d’emplois pour les populations ? Les responsables de la Ve République semblent avoir fait leurs choix. 

Une justice aux ordres ou un État de droit en panne ?

Le Procureur Général Eddy Minang, le Procureur de la République Bruno Obiang Mve, la Doyenne des Juges, le Président de la Chambre d’Accusation Ulrich Arnold Nzoundou Bignoumba ayant fait le choix de pervertir la justice selon les partisans de l’homme d’affaires, la Cour de Cassation est désormais sous les projecteurs, face au défi de restaurer une justice vacillante ou de céder aux pressions politiques. Pendant ce temps, HPO, en exil forcé et en mauvaise santé, continue de clamer son innocence et de porter son combat devant la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), symbole d’une justice nationale perçue comme partiale.

Un complot ourdi et de plus en plus évident pour l’opinion 

Pour ses proches, l’affaire HPO ressemble à un feuilleton où la vérité se perd dans les méandres d’un système judiciaire bancal et d’un jeu politique sans pitié. Entre accusations floues, souffrances sociales et manœuvres politiques, le Gabon semble pris au piège d’un complot qui ne s’explique ni objectivement, ni légalement, mais dont les conséquences humaines sont, elles, cruellement tangibles. Une farce tragique où les premiers rôles sont joués par des familles gabonaises abandonnées à leur sort, pendant que les coulisses bruissent de manigances dignes d’un mauvais roman politique.

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