Libreville, le 24 novembre 2021 (Dépêches 241). À l’invitation de la Fondation Nzoghe et de l’Association relais pour la jeunesse, Hervé Patrick Opiangah est allé échanger samedi dernier, avec les populations du quartier Alenakiri (Owendo), au sujet d’un ensemble de problématiques relatives à la vie de la cité. Au détour d’une question posée par une personne présente à la rencontre, dans le franc-parler qu’on lui connaît, le président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), a dénoncé le phénomène d’impunité qui gangrène le Gabon.
Inédit, c’est peut être le mot qui sied le mieux, pour décrire le sens de la rencontre qui s’est tenue samedi dernier au quartier Alenakiri dans la commune d’Owendo. En effet, à rebours de toutes les commodités protocolaires, Hervé Patrick Opiangah est allé discuter sans tabous, avec les populations de cette partie du pays, au sujet des maux qui minent le Gabon.
Au nombre des préoccupations des populations, celle des détournements de deniers publics dans notre pays. Ces criminels à col blancs, tapis dans les arcanes dans la haute administration, notoirement connus, mais qui étrangement pour certains, ne sont ni inquiétés, ni poursuivis et encore moins emprisonnés. C’est le constat fait par un habitant d’Alenakiri, notable et présenté comme un soutien du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, participant à l’échange avec l’honorable député.
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« Je suis Ghislain Brice Guy Nze, je suis un soutien du Chef de l’Etat, mais je suis au regret de dire que ce sont les propres collaborateurs du président qui portent atteinte à sa politique. Combien ont été épinglés par des scandales de détournement de deniers publics mais se baladent allègrement sans être inquiétés ? », s’est interrogé l’habitant d’Alenakiri.
Une situation que Hervé Patrick Opiangah a jugé déplorable, avant de rappeler à l’assistance qu’il a fait de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille, depuis de nombreuses années. « En 2004, je disais déjà que notre problème à nous c’est l’impunité dans le journal l’Union de sa parution du 24 avril 2004 à la présentation de l’UDIS. En en 2014 j’avais répété dans l’Union du 23 Mai 2014 que notre problème à nous c’est l’impunité. Donc sur cette question vous ne pouvez pas me faire des leçons » a déclaré le député. Une impunité justifiée par le fait que « ceux qui ont la responsabilité de gérer la chose publique, ne savent pas rendre compte et ne sont pas sanctionnés ni tenus par l’obligation de résultat » a poursuivi Hervé Patrick Opiangah.
Le président de l’UDIS, a souligné que s’il avait accès à la décision, il allait faire appliquer la loi dans toute sa rigueur, afin de sanctionner les auteurs des détournements et autres délits qui privent les populations de leur bien-être. « Si je pouvais décidé, depuis longtemps ceux qui pillent le pays devaient être condamné à perpétuité parce que c’est un crime. Au même titre que celui qui a tué quelqu’un, priver tout un peuple de son bien être, est également considéré un crime », a-t-il ajouté.
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Mais ce que l’homme politique a surtout voulu faire constater aux populations dans ce problème lié à l’impunité, ce sont les arrangements d’arrière boutique qui portent atteinte non seulement à la politique de répression mais également à la manifestation de la justice. « Mais d’un autre côté, ce sont les mêmes familles qu’on rencontre partout. Si on enferme quelqu’un, du fait qu’il est de ton village, il est son parent, proche ou connaissance, ils seront les premiers à dire Aide moi ! Faut qu’on sorte mon frère. Le problème du Gabon est très complexe. Mais à l’instant où on décidera vraiment de faire de la Tolérance Zéro, un état d’esprit faudrait plus que les concernés viennent se plaindre de ce qu’on aura arrêté leur fils », a-t-il fait constater.
Un message franc, lucide et objectif comme on en voit rarement. Mieux, comme on en voit presque jamais pour une personnalité politique, soutien du Chef de l’Etat et faisant du reste partie de la majorité républicaine. Nul doute que l’honorable député Hervé Patrick Opiangah, positivement, a surpris plus d’un dans ce quartier d’Alenakiri par son approche et la teneur de son discours.