Libreville, le 16 février 2022 (Dépêches 241)- Dans une diatribe récemment publiée sur sa page facebook, l’enseignant syndicaliste Marcel Libama tire à boulet rouge sur le ministre de l’Éducation nationale, Patrick Mouguiama Daouda. Pour lui, le membre du Gouvernement considère la formation comme superflux, d’autant qu’aucune disposition n’ait été prise pour former les futures enseignants vacataires. Toutechose qu’il assimile à une « sodomie pédagogique ».
Alors que plusieurs diplômés de l’École normale supérieure (ENS) sont toujours en attente de postes budgétaires et de salaires pour commencer à exercer le métier pour lequel ils ont été formés, le ministre de l’Éducation nationale, Patrick Mouguiama Daouda, est sur le point de recruter 700 enseignants vacataires pour combler le déficit. C’est « la conséquence d’une absence de politique pédagogique », pointe le syndicaliste Marcel Libama.
En effet, dans une diatribe publiée récemment sur sa page facebook, le syndicaliste accuse le Gouvernement de négliger la formation pourtant indispensable pour un système éducatif compétitif. Il parle de ce fait d’une « véritable Sodomie pédagogique ». Une façon, peut-on le dire, de jeter en pâture des centaines de jeunes sans expérience, ni formation qualifiante.
Faut-il le rappeler, les concours nationaux pour le recrutement des enseignants sont suspendus depuis environ 4 ans. Or pour être performant et répondre aux nouvelles exigences qu’impose le métier d’enseignant, l’on ne peut faire l’impasse sur la formation continue : « La formation continue est quasiment inexistante dans les bassins pédagogiques… Dans ce contexte, recruter des chargés de cours sans formation pédagogique et didactique est irresponsable et suicidaire pour notre système pédagogique » a-t-il écrit.
Reconnaissant que le recrutement des vacataires est prévu par la loi 1/2005, Marcel Libama exige toutefois que les candidats retenus soient uniquement des nationaux sortis prioritairement des universités et institutions publiques gabonaises. Que les représentants des syndicats représentatifs et les associations des parents d’élèves fassent partie du processus du recrutement pour atténuer des cas de favoritisme et de corruption entre autres.
Car, conclu-t-il, « Dans le cas du Gabon les recrutements directs des vacataires se font essentiellement sur la base du diplôme, du militantisme, de la parentocratie, mais jamais sur l’expérience professionnelle avérée et les aptitudes à enseigner ».