Libreville, le 06 mars 2022-(Dépêches 241). L’analyste économique Mays Mouissi était l’invité du Canapé rouge de Gabon Média Time le 04 avril dernier. Ce dernier s’est prononcé sans ambages sur les limites du Plan d’accélération de la transformation (PAT) censé booster l’économie gabonaise.
Il n’est pas allé de main morte pour pointer les insuffisances du Plan d’accélération de la transformation (PAT) cher à Ali Bongo et son Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. Invité de l’émission le Canapé rouge de Gabon Média Time (GMT) le 04 avril 2022, l’analyste économique Mays Mouissi a soutenu que « le PAT n’est pas suffisamment ambitieux et qu’il manque de moyens pour sa mise en œuvre ». Ce dernier fonde son pessimisme sur les données de la croissance du pays de ces deux dernières années marquées la par crise sanitaire liée à la covid-19.
En 2020, au plus fort de la crise sanitaire, l’économie du Gabon était en récession avec une croissance de l’ordre de -1,8%. Une toute petite bouffée d’oxygène a été enregistrée en 2021 avec une croissance de 1,5%. Les raisons de cette atonie seraient selon l’économiste, liées au confinement prolongé au Gabon qui a duré 2 ans, alors que plusieurs pays d’Afrique de l’ouest notamment ont très tôt levés les mesures restrictives, et ont connu pour certains, une croissance allant jusqu’à 6%.
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Aussi, rappelle-t-il, le Gabon n’est pas à son premier programme de relance économique. Quel est par exemple le bilan du plan de relance économique (2017-2019) présenté à grand renfort de publicité? Mays Mouissi estime qu’il aurait été bénéfique pour le Gabon de faire un bilan des programmes précédents afin de mieux orienter le fameux PAT. Ce d’autant que l’objectif du Plan de relance de économique (2017-2017) visait également à sortir le Gabon des contraintes financières et le replacer dans une dynamique d’investissements et de réformes qui accompagnent son ambition de développement.
Pour Mays Mouissi, le Gabon ne dispose pas suffisamment de ressources financières pour soutenir ses ambitions de développement et de croissance. « Aujourd’hui nous sommes revenus à des niveaux de budget d’investissement qui étaient antérieurs à ce que nous avions en 2009, et on estime qu’on va parvenir à faire de la croissance, on va faire de l’accélération. Mais comment voulez-vous accélérer en même temps que vous faites marche arrière. C’est ça le dilemme du PAT », a-t-il résumé.