Libreville, le 24 août 2022 – (Dépêches 241). Il promet de débarquer sous peu dans son pays après plusieurs années d’exil en Europe. L’ancien Vice-Premier ministre et opposant Bruno Ben Moubamba vient de recevoir son passeport gabonais près d’un an après avoir formulé la demande. Ce précieux sésame lui permet de rentrer au Gabon afin de régler ses comptes avec le pouvoir, sans doute par une 3ème participation à l’élection présidentielle.
L’opposant Bruno Ben Moubamba a annoncé son retour au Gabon après l’obtention de son passeport qu’il dit avoir reçu 10 dix mois après en avoir fait la demande. Réfugié en Europe après son éviction du gouvernement, l’ancien Vice-Premier ministre d’Ali Bongo n’a pas manqué de tancer le pouvoir. « Voici donc le passeport bizarre du Gabon…que vous aurez mis près d’un an à remettre à un ancien Vice-Premier ministre de l’opposition…qui ne vous a rien fait », a-t-il écrit sur sa page facebook.
Bruno Ben Moubamba, président de l’Alliance pour le Changement et le Renouveau (ACR) ne s’est pas encore clairement prononcé sur sa participation au futur scrutin présidentiel. Mais s’il se jette dans l’arène, il sera sans doute opposé, pour la 3ème fois consécutive, à Ali Bongo, après 2009 et 2016. Le moins qu’on puisse dire est que le fantasque opposant demeure un farouche opposant au pouvoir d’Ali Bongo. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu son éviction du gouvernement en septembre 2017, à la suite d’un désaccord avec le chef de l’État sur le Plan de Relance Économique (PRE). Bruno Ben Moubamba estimait que le recours excessif à la dette mettrait de facto le Gabon sous tutelle des institutions financières internationales telles que le FMI au travers du Mécanisme Élargie de Crédit (MEC).
Depuis, l’ancien candidat à la présidentielle 2016 se dit être la cible du pouvoir. « Je désactive déjà tous les mauvais vaudous que vous avez mis dans ce maudit passeport. En tous cas : je vais rentrer au pays en tant que Gabonais et je n’ai pas peur de vous », a-t-il lâché.
Définitivement en rupture de ban avec Ali Bongo, le président du « Gabon d’Après » ne compte pas remercier le chef de l’État dit-il, « pour m’avoir tendu le nouveau piège du passeport qui a mis dix mois à sortir ».