Libreville, le 21 novembre 2024 – (Dépêches 241). Depuis quelques jours, l’acteur politique et homme d’affaires gabonais Hervé Patrick Opiangah se trouve au cœur d’une procédure judiciaire pour des faits supposés d’inceste. Convoqué hier aux alentours de 10h devant les services de la Direction des Affaires Criminelles de l’État-Major des Polices d’Investigations Judiciaires, celui qu’on appelle affectueusement HPO a vu le siège de son Parti politique ainsi que sa résidence perquisitionnés nuitamment, par les éléments de la police judiciaire. Aujourd’hui, c’est sa résidence proche du Lycée d’État et sa Holding qui auraient été placés sous scellés.
L’affaire Hervé Patrick Opiangah continue d’alimenter les discussions dans l’opinion. Le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) semble être visé par une affaire qui outrepasse les usages habituels des procédures judiciaires. Convoqué hier mercredi 20 novembre 2024 à 10h pour être auditionné à midi, HPO s’est finalement fait représenter par ses avocats. Alors qu’il était attendu ce jeudi à la Direction des Affaires Criminelles, le natif de Mounana a vu sa résidence et le siège de son Parti politique être assiégés et perquisitionnés par des éléments de la Police Judiciaire hier dans la nuit.
Une affaire qui dépasse le simple cadre judiciaire ?
Convoqué selon plusieurs sources pour une affaire de mœurs, Hervé Patrick Opiangah semble vivre actuellement une véritable chasse à l’homme. Les moyens mobilisés semblent être au-dessus d’une simple affaire judiciaire. Résidences privées, siège de son Parti politique et désormais sa Holding, sont perquisitionnés et placés sous scellés par les forces de l’ordre, le tout par des méthodes et des procédés que la loi réprouve vigoureusement. « Tous les badges d’accès à la Holding ont été pris. Ils ont demandé que personne ne revienne sur les lieux jusqu’à nouvel ordre », a fait savoir un des employés de la Holding HPO.
L’affaire qui vise le Président de l’UDIS semble prendre clairement les atours d’un règlement de comptes politiques. Si selon certaines informations, il s’agirait d’un supposé problème de mœurs, la procédure intentée contre Hervé Patrick Opiangah intervient cependant au lendemain de son invite à rejeter le projet constitutionnel soumis à référendum samedi dernier. Un timing qui interroge fortement et qui laisse prospérer dans l’opinion l’idée que le nouveau pouvoir veuille faire payer à l’homme d’affaires sa posture politique marquée par son éloignement avec le CTRI.
Le tout dans un contexte particulier en ce que cette procédure intervient au lendemain de l’adoption du nouveau texte constitutionnel après une consultation référendaire pour laquelle les populations se sont largement prononcées pour le OUI.