Libreville, le 26 octobre 2022 (Dépêches 241). Vendredi dernier, l’éboulement d’un logement au quartier PK8 a occasionné la mort de sept personnes dont trois enfants. Si le Chef de l’État et quelques membres du gouvernement se sont rendus sur les lieux, 48 heures plus tard pour témoigner leur compassion à l’endroit de la famille des disparus, il n’en demeure pas moins, que dans l’opinion publique, nombreux sont ceux qui soutiennent que ce énième drame, est la manifestation de l’échec cuisant de la politique du logement tant vantée par les plus hautes autorités.
Ce fut un des grands arguments de la campagne d’Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle 2009. Fraîchement désigné candidat du Parti Démocratique Gabonais et de la majorité présidentielle, l’actuel Chef de l’État drapé d’un pagne blanc, symbole de pureté, avait promis, la main sur le cœur, de construire 5 000 logements par an résorber la crise qui secouait déjà le secteur de l’habitat à l’époque. « Nous devons nous engager à faire un minimum, je répète, un simple minimum de 5000 logements par an… Un simple minimum. Ça aussi c’est possible …» avait déclaré Ali Bongo devant ses partisans à la Cité de la Démocratie.
Un argument de campagne qui avait certainement permis entre autres, à l’actuel président de la République, d’obtenir la confiance et les suffrages des populations, lesquelles l’avaient porté au pouvoir dans l’espoir de voir la crise du logement trouver une solution définitive. Seulement 13 ans après, ce nouvel éboulement du PK8, qui intervient après ceux de mars 2022 qui avaient coûté la vie trois personnes (un gendarme à la retraite et un couple) vient fatalement rappeler à l’opinion publique, l’échec de la prétendue politique du logement vantée à hue et à dia par les plus hautes autorités.
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Bien plus qu’une simple visite effectuée à grand fort médiatique, frappée du sceau de l’opportunisme sur le lieu du drame, les Gabonais attendent des plus hautes autorités, des actions concrètes et des solutions pérennes. Le contraire pourrait consacrer l’idée que cette sortie d’Ali Bongo au PK8, est en réalité une opération de communication oiseuse, stérile et superflue qui n’a pour seule ambition que d’entourlouper les populations, à quelques mois des élections présidentielles.