Libreville, le 21 novembre 2022-(Dépêches 241). Depuis le 11 novembre, jour du kidnapping d’une employée de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda n’a toujours pas réagi. Tout semble indiquer que la question des violences faites aux femmes dont elle était l’une des plus grandes laudatrices ne semble pas faire partie des ses priorités ni celle du Gouvernement.
On l’a aperçu dimanche matin glander dans les rues de Libreville soutenant les femmes lors de la course qui leur est dédiée lors du Marathon du Gabon. La cheffe du Gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda y met du cœur lorsqu’il s’agit des opérations récréatives, divertissantes et ludiques . Ce qui ne semble pas être le cas lorsqu’il s’agit de la CNSS où les vies de plusieurs compatriotes sont menacées pour avoir démantelé un réseau d’agents véreux qui pillent les fonds publics sans que le Gouvernement ne s’en émeuvent.
En effet, depuis l’éclatement de l’affaire Alima, une employée de la CNSS enlevée en plein jour aux alentours de son lieu de travail, agressée physiquement , puis jeté tard dans la nuit à l’endroit où s’est produit le rapt, la patronne de la Primature est restée muette. Pas un seul mot en guise de soutien à la victime, encore moins une sortie officielle pour condamner formellement l’acte des ravisseurs. Pas plus que des instructions fermes données à son gouvernement, notamment aux départements ministériels de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice pour se mettre en branle afin de trouver un épilogue à cette affaire effroyable.
LIRE AUSSI: Affaire Alima Kidnappée de la CNSS: l’apathie complice de la République devant la banalisation du mal
Comment comprendre l’apathie de la cheffe du Gouvernement dans une affaire qui porte atteinte aux droits de la femme ? Que signifie pour Ossouka Raponda la promotion et la protection des droits de la femme prônées par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba ? Ossouka Raponda ne doit-elle pas son élévation au poste de Premier ministre du fait de la décennie de la femme ? Que représente alors le concept Gabon-Égalité pour la locataire de la Primature ? Ces interrogations se posent en bon droit.
LIRE AUSSI: Gabon: Ali Bongo défenseur du programme Gabon-Egalité, silencieux sur le kidnapping de la CNSS
Ce mutisme de l’éphémère ministre de la Défense nationale qui a pourtant pris une part active à la cérémonie de lancement du programme Gabon-Égalité, il y a trois semaines à Ntoum interpelle. Ce d’autant que lors de ladite cérémonie, la locataire de la Primature a reconnu que « les questions de discrimination, de harcèlement sexuel et professionnel sont autant d’abstacles qui freinent l’émancipation de la femme dans la société ». Mais que fait-elle suite aux violences inédites subies par cette auditrice de la CNSS ? Rien ! Nada! Un écran de fumée et de néant ! Des simples mots, une notion vaine et creuse frappée du sceau de fumisterie.
LIRE AUSSI: CNSS: une agente du service audit séquestrée pendant plusieurs heures
Pour rappel, le Programme Gabon-Égalité est le fruit d’une collaboration entre le Gouvernement, la société civile, le secteur privé et les institutions gabonaises traitant entre autres des questions de violences faites aux femmes. Tout semble indiquer que cette question chère au chef de l’État Ali Bongo Ondimba ne fait pas partie des priorités du Gouvernement que dirige « La Reine des Mpongwe » qui jusque-là amorphe à souhait, n’aura pesé sur aucune question d’envergure nationale.