Libreville, le 22 novembre 2022-(Dépêches 241). La ministre de la justice Antonella Ndembet brille par un mutisme effarant depuis l’éclatement de l’affaire Alima. Cette auditrice de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a été victime d’un enlèvement puis agressée sexuellement pour avoir mis à nu un réseau d’agents soupçonnés de détournement de fonds au sein de cette entre parapublique. L’apathie de la ministre de la justice interroge.
L’affaire défraie la chronique depuis plusieurs jours à Libreville. Alima, une auditrice de la CNSS a été kidnappée le 11 novembre dernier puis agressée sexuellement pour avoir démantelé un réseau d’agents véreux qui auraient siphonné pas moins de 200 millions de fcfa dans les caisses de cette institution. Si les responsables de cette gabegie ont été placés sous mandat de dépôt, les auteurs du rapt courent toujours. Plus grave, la ministre de la justice Antonella Ndembet n’a point condamné cet acte d’enlèvement. Elle qui est censée mettre en œuvre les politiques publiques en matière de justice dans notre pays.
À travers le programme Gabon-Égalité, le ministère de la justice est pourtant en première ligne dans la mise en œuvre des réformes juridiques et des lois adoptées en vue de lutter contre les violences faites aux femmes. Qu’est-ce qui explique ce manque d’intérêt d’Antonella Ndembet face à un acte manifeste de violence à l’égard des femmes, de surcroît en milieu professionnel ? Pour rappel, l’agression d’Alima n’est pas un cas isolé au sein de la CNSS. Un mois avant son enlèvement, la résidence de sa collègue, également auditrice, a été cambriolée. Là déjà aucune réaction d’Anatole Ndembet. Une incurie qui interpelle à plus d’un titre.
Comment comprendre que dans un pays qui revendique le leadership en matière de protection des droits des femmes, les membres du Gouvernement les plus concernés brillent par un mutisme effarant ? Le moins que l’on puisse est que l’Affaire Alima met à nu le laxisme du système judiciaire au Gabon, en même temps qu’il met en relief la vacuité des personnes qui l’incarnent.