La nuit du Talent: privés des droits d’auteurs depuis des décennies, les artistes consacrés à 1 an de la présidentielle

Photo de famille après la remise des prix aux lauréats de la nuit des talents © DR

Libreville le 28 novembre 2022 – ( Dépêches 241). Initiée pour encourager, valoriser et récompenser le talent des artistes nationaux, la « Nuit du Talent »  a livré son verdict ce vendredi 25 Novembre 2022, en présence du Chef de l’État et des membres du gouvernement, en consacrant à coups de millions plusieurs artistes privés pourtant pendant des décennies des droits d’auteurs susceptibles de les rendre plus indépendants. 

Ce fut l’événement culturel de l’année. Un événement qui a su réunir le gotha des artistes gabonais. Ce samedi 26 novembre, pour sa première édition, « la Nuit du Talent » a vu la participation de plus de soixante-dix-huit artistes nominés, répartis sur dix catégories dans les domaines du cinéma, de la comédie, du Hip Hop, de la musique urbaine, traditionnelle et du Gospel. 

Une cérémonie rehaussée par la présence du Président de la République Ali Bongo Ondimba, de son Premier Ministre Rose Christiane Ossouka Raponda ainsi que des membres du gouvernement. Cependant, l’opinion s’interroge sur les visées réelles de cette cérémonie, surtout qu’elle intervient plus de trois semaines après le lancement du programme « Fais briller ton étoile » du célèbre influenceur Sean Bridon. Un programme qui avait d’ailleurs occupé les conversations sur la twittosphère gabonaise durant plusieurs jours et dont les internautes gabonais particulièrement, ont su manifester leur soutien à cette initiative venant d’un particulier. 

Serait-ce pour rattraper le coup que le gouvernement, via le ministère de la culture et des arts, a tenu mordicus a répliqué pour sa «Nuit du Talent » ? Surtout que, il faut le rappeler, les artistes gabonais ont toujours reproché au gouvernement de n’avoir pas été assistés durant la période COVID-19, où ces derniers n’avaient plus la possibilité de se produire faute de restructurations sanitaires. Pire, ces derniers, n’ont jamais obtenu des droits d’auteurs et vivotent pour la plupart car incapable de vivre de leur art. Pour d’aucuns cette cérémonie n’est qu’une façon de souiller la dignité de ces hommes et femmes laissés pour compte par l’Etat. « Triste procession. Des gens à qui on ne reconnaît aucun droit pendant toute leur vie, alors qu’ils ont travaillé. Derrière on les invite à la soupe populaire. Merci pour leur dignité », a commenté un internaute. 

À quelques mois des élections politiques au Gabon, le secteur culturel jouera sa partition dans la mobilisation des masses, ce facteur explique -t-il le soudain intérêt du gouvernement pour ces compatriotes qui, jusqu’à ce jour, peinent à jouir des droits d’auteur ? Finalement, cette cérémonie a su récompenser quarante créateurs d’œuvres de l’esprit par des chèques d’une valeur de 2 millions de Fcfa à 20 millions de Fcfa assortie de terrain avec titre foncier. Au titre des récompenses figure le Prix spécial du meilleur artiste décerné à Messieurs Pierre Claver Akendengue, Omar Defundzu et Serge Abessolo remis par le Président de la République lui-même.

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