Libreville, le 9 mai 2023 (Dépêches 241). L’universitaire et homme politique Anaclet Bissielo a tiré sa révérence lundi 08 mai 2023 à Libreville. L’annonce de sa disparition a donné lieu à un florilège de réactions de la classe politique et des acteurs de la société civile, saluant la mémoire d’un homme « politique exceptionnel », engagé pour « l’alternance démocratique au Gabon ».
Il tire sa révérence à 65 ans, laissant derrière lui un combat politique inachevé. Celui de l’alternance au sommet de l’État. Anaclet Bissielo était jusqu’à sa mort le directeur de cabinet de l’opposant Jean Ping, arrivé 2ème à la présidentielle de 2016. « C’est un modèle de fidélité en politique », reconnaît Alfred Nguia Banda, exilé politique depuis le dernier scrutin présidentiel au Gabon.
On note aussi les hommages de Victoire Lasseni Duboze, ancienne parlementaire et candidate à la présidentielle de cette année, qui se souvient « d’ un collègue de la 8e législature, la plus marquante de l’histoire du Gabon dit-elle, qui avait un amour prononcé pour notre Nation. Un grand homme dont le nom doit être marqué dans les annales de l’histoire de notre pays! », a-t-elle écrit.
L’histoire retient en effet qu’il a commencé sa carrière politique en tant que membre du Parti gabonais du progrès (PGP), sous la direction de Pierre-Louis Agondjo Okawe, avant de devenir plus tard le leader du Parti Radical des Républicains Indépendants (Pari), rapporte Gabonactu.
Pour l’acteur de la société civile et défenseur des droits de l’homme Georges Mpaga, Anaclet Bissielo a marqué l’histoire politique de notre pays aux côtés de Maître Pierre Louis Agondjo Okawe et de Maître Fabien Méré , durant les années 1990 à l’occasion de la restauration de la pluralité démocratique au Gabon.
Anaclet Bissielo, était également un universitaire émérite. Enseignant de sociologie à l’Université Omar Bongo, il avait un intérêt particulier pour les questions de développement. C’est en effet ce que souligne Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), en parlant d’un « universitaire émérite, doté d’un esprit curieux particulièrement concernant par les questions de développement », a-t-on pu lire.
Pour l’économiste Mays Mouissi, ce proche de Jean Ping était « Un homme de conviction dont la contribution pour la construction d’une démocratie au Gabon est incontestable ». Un véritable coup dur pour l’opposition gabonaise qui perd un véritable leader, à quelques mois de la présidentielle.