
Libreville le 16 mai 2023 – (Dépêches 241). La ville de Mbigou dans le département de la Boumi-Louetsi, province de la Ngounié a subi un éboulement dans la nuit du 28 au 29 avril dernier, causant la rupture d’une route départementale reliant Mbigou à Lebamba, au niveau de Ndenga à une vingtaine de kilomètres de la ville sinistrée. Depuis cette nuit, les populations de Mbigou sont coupées du reste du monde. Une situation qui ne semble émouvoir l’apathique ministre des Travaux Publics, Toussaint Nkouma Émane, visiblement dépassé par les enjeux de son département ministériel.
Coupées du reste du Gabon, livrées et abandonnées à eux même, sans possibilité de se mouvoir ou de se déplacer au-delà du département de la Boumi-Louetsi, c’est désormais le sort réservé aux populations de la ville de Mbigou depuis fin avril après l’éboulement qui a rendu infranchissable une route reliant la ville précitée à Lebamba. Une situation qui rend désormais extrêmement périlleuse, sinon impossible l’approvisionnement en produit vivrier dans la ville et l’évacuation des patients atteints de plusieurs pathologies vers l’hôpital de l’Alliance chrétienne de Bongolo à Lebamba, une structure sanitaire réputée et la plus proche dans la région.
Des faits corroborés par l’ancien sénateur Jean-Pierre Ndoungou Lekambo, un notable de la ville de Mbigou qui à travers une interview donnée à nos confrères de Gabon Média Time décrit le calvaire vécu par les populations. « Nous sommes coupés du reste du monde. Il n’y a plus de riz, les derniers sacs chez les commerçants sont en train de se vider. Le gasoil, il n’y en a plus. CECADO pour ceux qui boivent la Regab, les dernières bières ont été enlevées hier. S’il y a un incident plus grave comme ce qui nous est arrivé le 28 avril dernier, un jeune s’est noyé et le corps n’a été retrouvé que le lundi 1er mai autour de 19h. Lorsque CASEPGA est arrivé chercher le corps, il a fallu le porter à travers la boue pour traverser l’éboulement. Ce sont des jeunes qui ont fait acte de bravoure pour soulever le cadavre pour mettre dans le corbillard de GASEPGA pour qu’il soit conservé à Mouila », a-t-il déclaré.
Pire, depuis l’éboulement et cette situation non moins alarmante décrite par l’ancien sénateur, le ministre en charge des Travaux Publics, Toussaint Nkoume Emane, est atone, amorphe, sans initiative, dénué de toute émotion devant la condition des fils et filles de la Boumi-Louetsi. Une attitude inconvenante qui a poussé Jean-Pierre Ndoungou Lekambo à tancer le membre du gouvernement. « Ce Toussaint Nkouma Emana n’a jamais fait le tour du propriétaire parce que quand un ministre des Travaux publics est nommé, il doit faire le tour du propriétaire. Donc, il doit voyager. Il doit même descendre dans le Gabon profond. Monsieur Nkouma Emana ne se contente que du goudron de chez lui à Lambaréné. Il s’arrête là et puis il retourne à Libreville. Mais il ne sait pas que le Gabon ne se limite pas chez lui. Le Gabon va jusqu’ à Mbigou, jusqu’à Malinga et même à Mimongo, à Etéké », a-t–il poursuivi un brin désabusé.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis sa nomination au gouvernement, Toussaint Nkouma Émane brille par son incompétence et son inaptitude à résoudre les problématiques majeures et immenses de son département ministériel. Une situation urgente, alarmante à la lisière du SOS comme en attestent les faits.