Libreville, le 22 juin 2023 – (Dépêches 241). Parti à la fleur de l’âge, le journaliste de Télé Africa, Prince Ozone Magnombe quitte ce monde dans la précarité, comme plusieurs de ses collègues avant lui. Les dirigeants de ce média appartement au clan Bongo sont manifestement impassibles, face à la misère dans laquelle sont désormais plongés les employés de cette chaîne de Télévision, privés de salaires depuis plusieurs mois.
Le journaliste Prince Ozone Magnombe a tiré sa révérence mardi 20 juin 2023 dans les locaux de Téléafrica. Un média appartement à la famille présidentielle, où il avait élu domicile depuis plusieurs mois, jeté à la rue par son bailleur, puisque ne pouvant plus payer son loyer. En effet, le personnel de Télé Africa est précarisé, cumulant plusieurs mois de salaires impayés, dans l’indifférence totale de la famille Bongo, pour qui ce média a toujours servi de caisse de résonance, d’organe de propagande. « Des pères et des mères de famille jetés à la rue, parce qu’incapables de payer leurs loyers respectifs, des pères et des mères de famille décédés, parce que n’ayant pas perçu le moindre kopeck pour prendre soin de leur santé, voici le triste sort des agents de Télé Africa », alertait il y a quelques mois, notre confère Top Infos Gabon.
Selon ses collègues, « Prince Ozone Magnombe n’a pas survécu aux AVC silencieux découverts à l’issue des examens médicaux.» Les chaînes de solidarité lancées pour tenter de sauver ce jeune journaliste talentueux n’ont pas suffi à l’extirper du couloir de la mort qu’est devenu le bâtiment abritant Téléafrica et dans lequel il déambulait depuis plusieurs mois. En effet, ce décès de Prince Ozone Magnombe intervient après celui du Directeur financier de l’entreprise, Placide Ndjembi, ou encore du cameraman Didier Legnongo, tous partis dans la précarité après de bons et loyaux services, tués par l’insensibilité de leurs patrons.
Le moins que l’on puisse dire, est que les agents de Télé Africa font face à un pouvoir ingrat, impassible, et manifestement impitoyable, fermant les yeux sur la misère des pères et mères de familles réduits à la mendicité. Ces derniers ne demandent pourtant qu’à être rétablis dans leur droit, et à exercer dignement leur métier, à quelques mois de l’organisation des élections générales dans notre pays.