Libreville le 25 juin 2023 – (Dépêches 241). La majorité républicaine et sociale pour l’émergence vient de perdre un de ses membres les plus influents. Jean Boniface Assélé, patron de Centre des Libéraux Réformateurs (CLR) a décidé de quitter ce regroupement de partis politiques acquis à la cause d’Ali Bongo Ondimba. Pour justifier sa posture, l’ancien baron du régime s’insurge contre la prise en otage de ce groupement par un groupuscule de personnes illégitimes et inconséquentes qui mettent en danger le maintien au pouvoir de son neveu.
Adepte des sorties baroques et excentriques, Jean Boniface Assélé encore appelé « général Tonnerre » n’a pas trahi cette réputation non usurpée qui lui colle à la peau. C’est d’ailleurs une sortie aux allures de cou de tonnerre à laquelle s’est livré l’ancien commandant en Chef de la Police Nationale devant la presse nationale et internationale. Contre toute attente, et à la surprise générale, le président du CLR a tout bonnement décidé de claquer la porte de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence.
Ce divorce, Jean Boniface Assélé le justifie par l’état global de ce qu’est devenue la majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Une organisation désormais sans consistance, vidée de sa substance et infestée par une caste de pouvoiristes véreux et illégitimes, dont les ambitions mettent en danger le pouvoir en place.
Pour l’ancien ministre de l’Éducation nationale, la majorité républicaine et sociale pour l’émergence n’est aujourd’hui ni plus, ni moins qu’une coquille vide. « S’il m’était donné l’occasion de dire un mot sur la majorité républicaine… elle s’appellerait alors et cela n’engage que moi seul : les partisans du pouvoir » lâche t-il d’abord avant de porter une autre estocade, « la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence est devenue une coquille vide », a-t-il déclaré.
Jean Boniface Assélé a la rancune tenace. Et pour conforter sa nouvelle position, l’homme n’a pas hésité à revenir sur l’épisode de la concertation nationale pendant laquelle, la majorité à laquelle il appartenait, a été piétinée, ringardisée par le Parti Démocratique Gabonais (PDG). « Lors de la concertation politique du 13 février 2023, sur les 40 places accordées à la majorité, 30 sont revenues au PDG et seulement 2 au CLR », a-t-il dénoncé.
Excédé par les agissements du parti au pouvoir et ne souhaitant plus se faire marcher dessus «Tonton Associé » a décidé de négocier directement avec son neveu, le président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. C’est là une affaire dont se serait bien passé le clan du pouvoir. Déjà fragilisé en interne par des guerres intestines, ce désistement d’une formation politique de la majorité vient fragiliser davantage le fils d’Omar Bongo à quelques mois des élections présidentielles.