Libreville le 17 juillet 2023 – (Dépêches 241). « Je suis candidat pour briser le cercle de l’inutilité, pour lutter avec détermination contre les privilèges indus et bâtir un meilleur vivre ensemble fondé sur l’inclusion », tels étaient les mots du candidat-président Ali Bongo Ondimba, dans un programme de société en 2016. Sept ans plus tard, rien ou presque n’a fondamentalement changé dans la société gabonaise. Preuve de cet état de fait, des subventions aux carburants qui ne profitent qu’aux couches les plus aisées de la population, alors que les couches les plus vulnérables doivent désormais se procurer le simple pétrole lampant jusqu’à 1000 FCFA le litre.
Peut-on encore faire confiance aux nombreux discours plein de promesses d’Ali Bongo Ondimba ? Doit-on encore lui confier la destinée du pays pour un nouveau mandat ? Ces deux questions valent leur pesant au regard de la situation socio-économique délicate dans laquelle se trouve le Gabon. Entre cherté de la vie, dégradation des filets sociaux, hausse des prix des carburants et creusement de l’écart entre les plus nantis et les plus vulnérables, celui qui promettait aux Gabonais, un «avenir en confiance», aura vraisemblablement échoué.
En effet, malgré des revenus tirés des industries extractives qui ont très souvent flirte avec des sommets inégalés à l’image des 2556 milliards de FCFA générés par les exportations d’or noir en 2021, comparativement aux nombreux mandats effectués par son père et prédécesseur, le candidat à un troisième mandat, n’a pas été en mesure d’assurer l’inclusion financière tant souhaitée par les gabonais. Une inclusion qui, à l’heure actuelle, semble ne pas passer par ces subventions aux carburants qui ne profitent qu’aux couches les plus aisées de la population, alors que les couches les plus vulnérables doivent désormais se procurer le simple pétrole lampant jusqu’à 1000 FCFA le litre.
Représentant pourtant une enveloppe de plus de 100 milliards de FCFA par an, ces subventions sont une énième preuve du peu de considération accordée aux couches les plus défavorisées de la population gabonaise. Toute chose qui favorise à n’en pas douter la continuité du système de corruption tant décrié par le président Ali Bongo lui même, mais également par les organismes internationaux, puisqu’on peut difficilement attendre d’une personne ayant vécu la majeure partie de sa vie dans la précarité, de faire preuve d’une certaine éthique dans ses responsabilités.
Recommandant dans sa dernière note de conjoncture gabonaise, de réformer en priorité ces subventions aux carburants qui représentent le coût le plus élevé pour les finances publiques, d’adopter un mécanisme temporaire de lissage des prix et d’échelonner la réforme pour permettre aux ménages et aux entreprises de s’adapter et pour déployer des mesures d’atténuation, la Banque mondiale, partenaire stratégique du Gabon, en attend plus d’un exécutif dont l’action semble jusque là, dédiée aux plus riches.