Élections Générales: Ali Bongo garant de la cohésion nationale va-t-il laisser promulguer cette modification scélérate de la loi électorale ?

Ali Bongo Ondimba tenant les conclusions de la concertation politique qui a entériné les résolutions pour des élections aux lendemains apaisés © DR

Libreville, le 17 juillet 2023 – (Dépêches 241). C’est une loi qui divise, fait naître des tensions au sein de la classe politique. Raison pour laquelle, l’opposition et la société civile espèrent que le chef de l’État sortant Ali Bongo ne laissera pas prospérer cette nouvelle modification de la loi électorale. Lui qui avait émis le souhait de créer les conditions des élections aux lendemains apaisés. 

À moins de deux mois des élections générales, une nouvelle modification de la loi électorale cristallise les débats autant qu’elle fait naître des doutes sur la sincérité des scrutins, notamment la présidentielle. Une loi taillée sur mesure pour favoriser la réélection d’Ali Bongo Ondimba en lice pour un 3ème mandat, pestent certains opposants. « Il n’est pas acceptable que, à la veille d’une élection, le gouvernement se permette encore de triturer les lois pour faciliter les actes de fraude. Ça, nous ne pouvons pas l’accepter », tempête l’opposant Barro Chambrier, Président du RPM.

Une partie de l’opposition espère en effet que le président sortant, garant de la cohésion nationale, ne permettra pas la promulgation de ladite loi, déjà source de tension.  Il s’agit d’une modification qui limite le nombre de représentants des candidats au sein des bureaux de vote le jour du scrutin.  Dans les faits, il y aura uniquement deux représentants  pour le pouvoir, deux pour l’opposition et un pour les indépendants. Or auparavant, chaque candidat avait son représentant dans chaque bureau de vote et avait rapidement accès au procès-verbal à l’issue du scrutin. De plus, l’enveloppe « accolée », mise en place en 2002  pour limiter les achats de vote a  également été retirée. 

Pour Paul Marie Gondjout, opposant au régime, « C’est le lieu d’interpeller le chef de l’État qui est la clé de voûte des institutions, le garant de la cohésion nationale, lui qui a voulu avoir des élections apaisées pour cette année ne peut pas promulguer cette modification scélérate de la loi électorale. C’est ce que nous attendons de lui. Car il est temps de sauver ce processus électoral déjà très mal engagé », fait-il remarquer.

La société civile est également montée au créneau pour condamner cette modification qui fausse le jeu de la transparence électorale. Pour Georges Bruno Ngoussi, président du Consortium de la société civile pour la transparence électorale et de la démocratie (COTED), « le Gabon est le seul pays au monde qui puisse modifier les règles du jeu pendant le match (…) C’est pourquoi nous nous réservons le droit de déposer un recours à la Cour constitutionnelle », a-t-il fait savoir au micro de RFI.

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