Rejet de la requête de l’opposition sur Bulletin unique: quand la CC au moyen des raisons farfelues prend position pour le régime 

Marie Madeleine Mbourantsou a une énième fois rendu une décision en défaveur du peuple gabonais © montage Dépêches 241

Libreville, le 14 août 2023 – (Dépêches 241). Introduit le 9 août dernier par le truchement de l’avocat et candidat aux législatives Anges Kevin Nzigou et la société civile, le recours en annulation du bulletin unique par l’opposition a été purement et simplement rejeté par la Cour Constitutionnelle. Bien que foncièrement anticonstitutionnelle et illégale, Marie Madeleine Mborantsuo a estimé que l’introduction de ce bulletin unique dans le processus électoral est en tous points réguliers. Une position qui conforte, au sein de l’opinion, l’idée d’une Cour toujours en intelligence avec le pouvoir en place.

C’est un premier signal que vient de donner l’institution dirigée par Marie Madeleine Mborantsuo sur la posture qu’elle va adopter, une nouvelle fois, une énième fois, dans le processus électoral entamé depuis plusieurs mois par le Centre Gabonais des Élections (CGE) dirigé par le très controversé Michel Stéphane Bonda, du reste « pédégiste » affirmé jusqu’à un passé très récent. 

La « La tour de Pise  » telle qu’on l’appelle pour sa capacité et sa constance à pencher un vers un seul côté, notamment celui du pouvoir, a fait honneur à sa réputation qui, depuis le temps, n’est manifestement pas usurpée. En réponse au recours introduit par l’opposition, en annulation du bulletin unique, en ce qu’il viole la lettre et l’esprit de l’article 94 de la loi électorale et contrevient aux dispositions de l’article 5 de la Constitution issu de la loi n°01/94 du 18 mars 1994 sur le principe de la séparation des pouvoirs, la Cour Constitutionnelle a tout bonnement rejeté les prétentions des requérants. 

Pour asseoir cette décision empreinte de partisanerie, la Cour Constitutionnelle a tout simplement repris les arguments de faits du CGE alors qu’il lui était demandé de répondre en droit. « Les candidats présentés par un même parti politique aux élections uninominales du Président de la République et du député à l’Assemblée Nationale figurent sur un même bulletin de vote ne violent pas le principe de la séparation des pouvoirs en ce qu’elle permet non seulement aux électeurs d’exercer librement et en toute sérénité leur choix sans risque de se perdre dans la multitude de bulletins de vote qui leur auraient été remis en une seule fois », a-t-elle justifié. 

Poursuivant dans sa décision, Marie Madeleine Mborantsuo s’est bornée à défendre l’idée que ce bulletin unique foncièrement attentatoire à la liberté de vote est pertinent en ce qu’il permettrait de réduire considérablement le temps d’attente des votants. « L’option retenue par le Centre Gabonais des élections d’un bulletin de vote unique pour les scrutins uninominaux et un bulletin de vote distinct pour le scrutin de listes, à l’occasion de l’organisation des élections générales du 26 août 2023, va réduire de manière significative le temps d’attente des populations de l’annonce des résultats électoraux qu’il s’ensuite que les moyens invoqués sont inopérants », ajoute-t-elle.  

Ine fine, pour rendre sa décision et pour débouter les requérants de leurs prétentions, la Cour Constitutionnelle a piétiné sans vergogne et de façon scrupuleuse le principe démocratique de la liberté de vote et le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs en faisant prévaloir des motifs farfelus et fantaisistes dans le but de laisser prospérer la félonie instituée par le CGE et soutenue avec fourberie par le pouvoir en place. Un avant-goût peut-être de ce qu’elle devrait proposer dans quelques semaines au moment de valider ou d’invalider l’élection du nouveau président. 

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