Libreville, le 21 août 2023 (Dépêches 241). Selon plusieurs sources concordantes, de nombreux Gabonais installés à l’étranger seront privés de leur droit de vote. A l’origine de cette situation pour le moins ubuesque, le Centre Gabonais des élections qui aurait volontairement refusé d’installer des commissions dans certains pays quand bien même les Gabonais ont été enrôlés dans le cadre de ce même scrutin.
C’est une information totalement rocambolesque. A la veille du prochain scrutin présidentiel, le Centre Gabonais des élections, déjà objet de multiples critiques, aurait unilatéralement décidé de ne pas installer de représentations dans plusieurs pays parmi lesquels la Turquie, la Côte-d’Ivoire ou encore le Canada.
Conséquence, les Gabonais installés dans ces Etats pourraient tout bonnement être privés de leur droit de vote. Une situation qui suscite l’indignation de ces derniers lesquels dénoncent une manipulation du pouvoir en place qui craindrait de mordre la poussière dans les urnes. « Les bureaux de vote ont été supprimés au Canada, nous ne pourrons pas voter », s’est indigné Yannick Ndong Mba avant d’ajouter « Je ne pourrai pas voter car ceux dirigent le Gabon souhaitent nous empêcher de leur dire librement que leur mode de gouvernance n’est pas à la hauteur des attentes légitimes des populations » ajoute le Gabonais vivant au Canada.
Situation similaire en Côte-d’Ivoire où le youtubeur Nephtali Nalick, courroucé par l’impossibilité de voter a dénoncé cette même mascarade sur sa page officielle. « Je me suis fait enrôler le 13 mai 2023 à l’ambassade du Gabon en Côte d’Ivoire à 13h pour voter à l’élection présidentielle. Aujourd’hui comme tout le monde ici, j’apprends que je ne pourrais pas voter en raison de l’absence de bureau de vote en Côte d’Ivoire » a-t-il déclaré.
Plongé dans l’incompréhension la plus totale, ce dernier s’interroge sur les raisons pour lesquelles le CGE a investi des sommes importantes pour organiser les enrôlements pour finalement priver certains Gabonais de la Diaspora du droit du vote. « Pourquoi le ministère de l’Intérieur a dépensé autant d’argent pour envoyer des agents nous faire enrôler si au final on ne peut plus voter ? Et que deviennent nos cartes d’électeurs si finalement elles sont sorties ?, s’est-il interrogé.
Une situation inexplicable pour laquelle l’opinion nationale exige et attend des explications de Michel Stéphane Bonda et du ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha lesquels, en privant les Gabonais du droit de vote, violent un principe constitutionnel.