Libreville, le 25 août 2023-(Dépêches 241). S’il est réélu à l’issue du scrutin du 26 août, le chef de l’État sortant Ali Bongo Ondimba promet de s’attaquer au sempiternel problème du gaspillage de l’argent public, après le succès supposé des opérations de lutte anti-corruption Mamba et Scorpion.
Le chef de l’État sortant Ali Bongo Ondimba dont les deux mandats à la tête de l’État ont été marqués par la prédation sauvage des deniers publics, promet de mettre un terme à cette pratique s’il est réélu au soir du 26 août.
Pour ce faire, ainsi qu’il est écrit dans son son manifeste baptisé Le Pacte Social Républicain, Ali Bongo entend dans un premier temps limiter la fraude et l’inflation de la masse salariale. Celà passe par la réduction des paiements en numéraire et le contrôle des emplois. Ensuite, accroître les mécanismes de contrôle de l’action publique pour plus de transparence. Et enfin, optimiser l’organisation en plaçant recettes et dépenses sous l’autorité d’un seul ministre.
On se souvient que dès son arrivée au pouvoir en 2009, plusieurs proches collaborateurs du fils d’Omar Bongo sont cités parmi les auteurs de détournements massifs de l’argent public. C’est le cas de l’ex-ministre Magloire Ngambia, jeté en prison, épinglé par l’opération anti-corruption Mamba. Il avouera devant la Cour criminelle spéciale, avoir détourné 4,396 milliards de francs, dans le cadre de la passation de plusieurs marchés par entente directe. Cette opération anti-corruption avait également emporté Blaise Wada pour des faits supposés de détournement de 1,7 milliards de Fcfa destinés à l’aménagement des bassins versants à Libreville.
Comme si celà ne suffisait pas, après sa réélection controversée en 2016, Ali Bongo s’entoure d’un groupuscule de jeunes particulièrement ambitieux dont le chef de file est Brice Laccruche Alihanga, nommé dans la foulée Directeur de Cabinet du chef de l’État. Un poste stratégique qui confère au quadragénaire un pouvoir quasi illimité. Dès lors il s’octroie même le droit de se servir librement dans les caisses de l’État.
Il n’en fallait pas plus. Puisqu’une deuxième opération anti-corruption cette fois dénommée Scorpion, révèle que plusieurs milliards de francs CFA auraient été détournés durant la période de convalescence d’Ali Bongo, victime d’un AVC en 2018. Résultats, plusieurs personnalités de premier plan sont jetés en prison. Il s’agit entre autres du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, de l’ancien porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni, où encore de l’ancien ministre des Transports Justin Ndoudangoye.
Malgré tous les efforts consentis pour lutter contre les détournements et le gaspillage de l’argent public, l’État ne parvient pas à faire reculer la corruption. Il serait peut-être tant de réduire véritablement le train de vie de l’État. Et celà pourrait bien passer par la réduction des membres du Gouvernement et la suppression des institutions budgétivores telles que le Haut commissariat de la République.