Gabon: Ali Bongo « KO » lâchement renié « Cash » par ses laudateurs d’antan

Ils ont tourné le dos à leur patron

Libreville, le 5 septembre 2023 – (Dépêches 241). Quelques heures après avoir été déposé par l’armée, Ali Bongo Ondimba est apparu dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux dans laquelle il lance un appel à l’aide et demande à ses soutiens de « faire du bruit » pour lui. Un appel qui n’a pas fait écho auprès de ses laudateurs d’antan lesquels, pour plusieurs, ont commencé à se tapir et à se vautrer dans le larbinisme pour attirer le regard des nouveaux hommes forts du pays. 

Le Gabon vient de tourner une page de son histoire. Celle de la famille Bongo, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Le 30 août 2023,  Ali Bongo qui tenait d’une main de fer le pays depuis 14 ans, a été balayé par l’armée qu’il croyait acquise à sa cause. Ce coup de force, salué par la population, intervient dans un contexte de grogne sociale amplifiée par un scrutin présidentiel aux résultats tronqués, qui donnait le président déchu vainqueur avec 65% des suffrages exprimés.

Mis en résidence surveillée et lâché par ses laudateurs les plus zélés, le chef de l’État sortant a lancé un appel à l’aide dans une vidéo devenue virale, demandant à ses « amis » de « faire du bruit » pour lui. Un appel qui n’a pas fait écho au sein de son propre camp, puisque que ses laudateurs d’antan, la traitrise en bandoulière, n’ont pas donné suite à la détresse du « distingué camarade », l’indestructible « Kevazingo », « leur champion » pour une victoire « Cash et KO ». En effet, tout semble indiquer que Ali Bongo est désormais un homme du passé esseulé et trahi par la lâcheté sidérante de ceux qui, il y a quelques jours, ne juraient que par lui. Tout juste quelques heures après sa destitution, à la surprise générale, Malika Bongo, fille du président renversé, a d’ailleurs félicité « Le nouveau président de la Transition », Brice Oligui Nguema. C’est aussi le cas de Marc Logan Tchango, Conseiller spécial du Palais du bord de mer. 

Depuis la chute du régime, Ali Bongo n’a reçu aucun soutien. Pas même celui de son Premier Ministre Alain Claude Bilie-By-Nze nommé à quelques mois de la présidentielle pour défendre bec et ongles le pouvoir agonisant du fils d’Omar Bongo. Que dire de cette pléthore de porte-paroles du candidat Ali Bongo fabriqués de toutes pièces par la « Young Time » pour faire la propagande de son bilan famélique ? Où sont les laudateurs zélés du Parti Démocratique Gabonais à l’instar de Frédérique Massavala, Jean Eyegue Ndong ou encore de Guy Patrick Obiang Ndong ? Où se terre Franck Joseph Nguema, ce courtisan et servile ministre qui s’est renié en trahissant les siens pour se mettre à la solde du régime Bongo-PDG ? 

Que fait le volubile Régis Massimba ? Comment expliquer le fait qu’il se soit muré dans un silence assourdissant ? Qu’il se soit crapuleusement vautré dans le mutisme, se refusant de « Make a Noise » pour son « Kevazingo » alors qu’il n’a cessé de demander aux meetings de faire du bruit pour Ali Bongo Ondimba ? A-t-il enfin la preuve que tous les Gabonais ne sont pas des Pédégistes comme il l’affirmait de façon offensante ? Où se terrent ces artistes qui ont soutenu avec arrogance cette forfaiture ? Creol peut-elle encore soutenir que « le PDG est une machine indestructible ? » Pourquoi Serge Abessolo ne parle-t-il pas ? 

Sans examen de conscience, sans se demander comment ils ont pu en arriver à défendre avec véhémence, âme et conscience, un régime qui a conduit le pays au bord du précipice. Certains de ces anciens soutiens, à l’instar de plusieurs « traîtres de la Nation » qui n’ont jamais connu le sens de mot dignité au regard de la duplicité et de l’inconstance dont ils font montre, se sont résolus à jouer les larbins dans le but de s’attirer les faveurs du pouvoir actuel au nom de quelques prébendes et privilèges indus. Nze Hercule Souala, Gabin Yalanzele, pour ne citer que ces derniers, sont des maîtres en la matière. Bref… Tout ce que le Gabon ne veut plus.

Ce silence lâche et traître traduit sans nul doute la fin du système PDG-Bongo marqué par des détournements massifs des deniers publics. C’est d’ailleurs l’un des motifs ayant conduit à l’arrestation des proches collaborateurs d’Ali Bongo, parmi lesquels son fils Noureddin Bongo Valentin, Ian Ghislain Ngoulou ou encore Jessye Ella Ekogha. 

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