Gabon: sans pudeur, le PDG plaide pour une paix qu’il était prêt à compromettre en volant les élections 

Il existe au sein du PDG une sorte d’amnésie chronique © D241

Libreville, le 11 septembre 2023 – (Dépêches 241). Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), dont « le distingué camarade » a été déposé le 30 août, salue l’arrivée au pouvoir de Brice Oligui Nguema.  Les laudateurs d’Ali Bongo se félicitent en effet, sans pudeur, du maintien de la paix sociale qu’il avait pourtant tenté de compromettre par un nouveau coup d’État électoral qu’ils auraient cautionné et applaudi à s’en rompre les phalanges. 

Le parti démocratique gabonais est  sorti de sa réserve le jeudi 7 septembre dernier via une communication officielle. Par la voix de son secrétaire général 1 Luc Oyoubi, l’ex parti Etat félicite l’armée gabonaise, auteure du coup de force qui a renversé « leur champion » Ali Bongo au petit matin du 30 août 2023. 

Dans ledit  communiqué, les laudateurs du chef de l’Etat sortant ont plaidé pour le maintien de la paix sociale au Gabon.  « Le Parti Démocratique Gabonais exprime à l’ensemble des forces vives de la Nation, sa volonté d’entretenir aux côtés des autorités de la transition, et de l’ensemble des populations, un climat de paix et de sérénité » a-t-il déclaré. Une paix que l’ex parti unique était pourtant sur le point de compromettre par un coup d’Etat électoral qui aurait sans doute mis le pays à feu et à sang. 

Faut-il le rappeler, le second mandat d’Ali Bongo a été marqué par une gouvernance calamiteuse, pilotée par les collégiens de la « Young time » au comportement méprisant doublé d’une arrogance manifeste. Le scrutin présidentiel était en effet l’unique voie démocratique indiquée pour  mettre un terme au régime Bongo-PDG au pouvoir depuis 56 ans. Sauf que là, la machine du PDG s’est à nouveau emballée. 

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Une élection générale organisée dans la plus grande opacité. Aucun observateur, ni média étranger n’a été autorisé à séjourner sur le sol gabonais le temps du scrutin. Une révision de la Constitution et de la loi électorale taillée sur mesure pour favoriser la forfaiture du fils d’Omar Bongo.  Toutes ces dispositions visaient ainsi à imposer « le distingué camarade » à la tête de l’État pour un 3ème mandat consécutif.

Seulement, Ali Bongo a été déposé sans effusion de sang au grand dam des affidés du pouvoir, dont les plans funestes ont savamment été déjoués par une armée véritablement opérationnelle et républicaine.

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