Législative 2025: quand la loi électorale contraint  l’UDB à un retour factice de sa candidate face à Angélique Ngoma du PDG, à Mayumba

Le match aura bien lieu à Mayumba mais le PDG qui a officiellement été choisi par Oligui Nguema devrait l’emporter

Libreville, le 10 octobre 2025-(Dépêches 241) Nouveaux rebondissements dans le 2ᵉ siège de la Basse-Banio, à Mayumba. La candidate de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Tatiana Bouyou, serait finalement dans la course pour le second tour des législatives face à Angélique Ngoma. En cause, selon le site d’information Gabonactu, qui avait d’abord annoncé son retrait, les instances dirigeantes du parti présidentiel n’auraient pas entériné le désistement de leur candidate. Une nouvelle bizarrerie, qui ne contribue guère à honorer un processus électoral déjà entaché d’incohérences depuis le premier tour de ce scrutin.

La nouvelle provient du site d’actualité Gabonactu, lequel avait préalablement annoncé la décision de retrait de la candidate, Tatiana Bouyou, du parti présidentiel, prétendument motivée par des instructions du directoire de l’UDB. Seulement, le même média est revenu quelques heures plus tard pour démentir cet accord politique. Car, en effet, une telle entente entre deux partis supposément adversaires aurait sans aucun doute constitué une entorse grave, non seulement à la jeune démocratie gabonaise déjà estropiée par les irrégularités du premier tour, mais aussi aux dispositions de la loi organique n°001/2025 du 22 janvier 2025 portant Code électoral en République gabonaise. Celle-ci rend, en principe, impossible tout désistement en faveur d’un autre candidat.

À ce titre, selon l’article 80 alinéa 3 du Code électoral : « Dans le cas de l’élection des députés, des sénateurs ou des conseils locaux, aucun candidat n’est admis à se retirer après le dépôt de la déclaration de candidature. » Cette disposition vise à garantir des échéances électorales sans renoncement ni manipulation, dès lors qu’une candidature a été validée par la Commission nationale en charge de l’organisation des élections et du référendum (CNOCER).

Cela dit, selon certains observateurs de la vie politique nationale, « il ne faut pas être dupe. Car il n’y a jamais de fumée sans feu, surtout en politique. Ce rebondissement pourrait annoncer une confrontation de façade, dictée par la loi, mais destinée à tromper une fois de plus les masses populaires. Dans le fond, il ne serait guère surprenant qu’au soir du 11 octobre, la candidate du PDG, Angélique Ngoma, soit déclarée victorieuse du scrutin, même si, formellement, le contraire demeure possible.

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Ce retournement de situation à Mayumba révèle le jeu particulièrement nauséeux auquel s’adonnent les nouveaux dirigeants du Gabon avec leurs comparses du parti déchu. Les autorités actuelles semblent n’avoir jamais fait preuve de sincérité depuis leur prise de pouvoir. Et plus le temps passe, plus elles s’éloignent des aspirations réelles du peuple, tandis que leur duplicité en faveur de l’ancien parti d’Ali Bongo apparaît au grand jour.

Tout compte fait, ce nouvel épisode électoral à Mayumba illustre la déliquescence du processus démocratique gabonais. Entre arrangements obscurs, contradictions médiatiques et violations des textes, le scrutin du 11 octobre risque d’achever de convaincre les plus sceptiques : le changement promis n’a été qu’un slogan, et les pratiques anciennes ont simplement changé de visages.

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