Libreville, le 26 septembre 2023 – (Dépêches 241). Les Etats Unis ont pris la décision de suspendre une tranche de l’aide financière octroyée au Gabon. Une décision prise moins de 48 heures après la présence au siège des Nations Unis à New-York du 1er ministre Raymond Ndong Sima qui s’est pourtant employé à expliquer les bienfaits de la prise de pouvoir en tous points salutaire par les militaires.
La prise de pouvoir salutaire et nécessaire le 30 octobre dernier, par l’armée régulière et accueillie par tous les Gabonais comme une libération du pays après 50 ans d’une dynastie tyrannique du régime Bongo PDG n’est manifestement pas comprise par certains partenaires étrangers du Gabon.
Pour preuve, les Etats-Unis ont décidé de suspendre une partie de l’aide octroyée au Gabon en conséquence de ce coup d’Etat et ce alors que le président de la Transition Brice Oligui Nguema, a dépêché à New-York au siège des Nations-Unis, son chef du gouvernement, aux fins d’expliquer l’intérêt et les enjeux de cette transition au Gabon. « Le gouvernement américain suspend une partie de son aide étrangère au Gabon le temps d’évaluer l’intervention anticonstitutionnelle par des membres de l’armée du pays », indique le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué dont notre confrère Le Figaro a reçu copie.
Si le montant de l’aide suspendue n’a pas été indiqué par le gouvernement américain ni les programmes visés, la mesure restrictive, indique le communiqué, « continuera le temps d’examiner les faits sur le terrain au Gabon », a-t-on précisé de même source. « Nous poursuivons nos opérations gouvernementales au Gabon, y compris diplomatiques et consulaires en soutien aux citoyens américains », a ajouté Blinken.
Par ailleurs, tout en se refusant d’utiliser le terme consacrée « coup d’État » , Washington précise tout de même conserver ses opérations consulaires et les relations avec le Gabon à travers l’ambassade des États-Unis. Une décision assez curieuse et incompréhensible alors qu’à la tribune de l’ONU, Raymond Ndong Sima avait expliqué avec clarté que la prise de pouvoir par Oligui Nguema et ses hommes était un « un moindre mal » dans la mesure où cette action républicaine avait épargné le Gabon d’un « embrasement » face à « un énième hold-up électoral ».