Libreville, le 24 novembre 2023 – (Dépêches 241). C’est un rapport accablant que celui que vient de rendre public le média panafricain Jeune Afrique, sur le passage de Daniel Onda Ondo à la tête de la Commission de la Cemac. Ledit rapport fait état de plusieurs dérives financières dont celle relative aux frais d’indemnité de départ de l’ancien Premier Ministre du Gabon qui aurait encaissé un montant supérieur de 650 millions à l’indemnité légale fixée par l’administration.
Daniel Ona Ondo a t-il exporté sur le plan sous régional les pratiques mafieuses et scabreuses du pouvoir Bongo-Ondimba ? C’est en bon droit la question que l’on peut se poser à la lumière des révélations faites par Jeune Afrique sur les années de gestions de l’ancien Premier ministre du Gabon à la tête de la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale.
Dans un rapport du cabinet Performances, lequel a réalisé des audits à l’effet de jeter un regard sur la gouvernance de la Cemac du temps du passage du Pr Daniel Ona Ondo, il a été mis en exergue une gestion presque graveleuse du dirigeant gabonais qui serait vautré, aux dires du rapport, dans des manoeuvres qui n’honorent ni le Gabon ni son statut de haut commis de l’Etat.
Il ressort des quelques pages du rapport du cabinet Performance que l’ancien Premier ministre du Gabon « a par exemple – touché plus de 1,1 milliard de F CFA d’indemnités de départ. Une telle somme dépasse de plus de 650 millions de F CFA le montant d’indemnités auquel un président de commission peut prétendre statutairement », indique Jeune Afrique.
Le cabinet ayant épluché les finances de l’institution constatent en outre « une hausse considérable de certains postes de dépenses en 2022, ainsi que sur la première moitié de l’année en cours. Les frais d’hôtel sont multipliés par neuf, et la location des véhicules par dix, tandis que les achats de fournitures de bureau triplent comparativement aux exercices antérieurs », poursuit notre confrère.
Ces manquements constatés après l’audit initié par Baltasar Engonga Edjo’o, actuel président de la Cemac, devrait selon Jeune Afrique déclencher des poursuites judiciaires contre les responsables et personnels auteurs contre les co-auteurs ou complices de malversations, détournements, concussions ou enrichissements illicites constatés dans la gestion de l’institution par Daniel Ona Ondo.