Libreville, le 30 janvier 2024 – (Dépêches 241). Prévue en avril prochain, la conférence nationale va se pencher sur les critères d’éligibilité, jusque-là très flous, du futur président de la République du Gabon, après la période de transition. C’est une garantie donnée par l’actuel vice-président de l’Assemblée Nationale, François Ndong Obiang.
Les critères d’éligibilité du futur président de la République gabonaise ne sont pas encore clairement définis. Raison pour laquelle, cette question sera débattue lors de la conférence nationale prévue en avril prochain a affirmé François Ndong Obiang hier, pendant son déjeuner avec la presse. Avant le remaniement gouvernemental du 17 janvier, Brice Clotaire Oligui Nguema remplissait les fonctions de Chef de l’État, Ministre de la Défense et de la Sécurité, tel que consacré par l’article 35 de la Charte de la transition. Cette situation a longtemps créé la confusion et entretenu le flou sur les critères d’éligibilité du prochain président de la République.
Selon la même charte, en son article 44, « Les membres du Gouvernement de la Transition ne sont pas éligibles à l’élection présidentielle qui sera organisée pour marquer la fin de la Transition. Les officiers supérieurs des Forces de Défense et de Sécurité, nommés membres du Gouvernement, intègrent leurs corps d’origine à la cessation de leurs fonctions ministérielles » est-il écrit. Or, le général président rappelait dans les colonnes de Jeune Afrique, en septembre 2023, qu ‘ « il n’est donc pas soumis à cette restriction » parce que ne faisant pas partie « des personnalités ayant un rôle prépondérant dans la restauration des institutions et l’écriture de la Constitution ou la révision du code électoral » .
Cela dit, depuis l’arrivée des militaires au pouvoir suite au coup d’Etat du 30 août, plusieurs anciens candidats à la présidentielle ont rejoint le gouvernement et les autres institutions de la République, se rendant de fait inéligible dans la course à la prochaine présidentielle. Un sujet pour lequel s’est exprimé l’actuel Vice-président de l’Assemblée Nationale (AN), lequel a tenu à rassurer de ce que seule la conférence nationale statuera de façon définitive, sur ces questions d’éligibilité. « Les problèmes d’éligibilité seront soulevés. Il va y avoir une nouvelle Constitution. Il ne peut pas y avoir d’exclusion (…) car nous partons dans l’idée d’une transition ouverte et inclusive qui nous conduira vers des élections tout aussi inclusives », a ajouté François Ndong Obiang.
Selon certaines indiscrétions, ce verrou imposé par les nouveaux régents du Palais de Libreville serait, selon Jeune Afrique, à l’origine « des tensions (…) entre le président de la transition et son Premier ministre, au point que la confiance entre les deux hommes s’étiole », a-t-on pu lire. Clairement, révèle le média panafricain, Raymond Ndong Sima travaillerait à faire lever la disposition de l’article 44 de la charte de la transition qui prévoit l’inéligibilité des membres du gouvernement et des institutions de la transition qu’il juge d’ailleurs « discriminatoire ».