Paiements des frais de scolarité dans les établissements privés et confessionnels par l’État : mythe ou réalité ?

La ministre de l’Education Nationale, Camelia Ntountoume Leclercq

Libreville, le 5 Février 2023 – (Dépêches 241). Arrivé au pouvoir le 30 août 2023, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avait annoncé une série de mesures importantes, visant à aider prioritairement les nombreuses familles gabonaises en situation de vulnérabilité. Au rang des mesures annoncées, la gratuité des frais de scolarité des élèves au sein des établissements privés et confessionnels y était inscrite. Seulement, cinq mois après, les responsables desdits établissements peinent toujours à entrer en possession de cette précieuse manne, nécessaire pour leur fonctionnement.

Dans sa volonté de soulager les nombreuses familles gabonaises, souvent asphyxiées sur le plan financier dès la rentrée des classes, le Président de la Transition, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, avait décidé de la gratuité des frais de scolarité dans les établissements publics du Gabon, y compris au sein des établissements privés et confessionnels d’utilité publique.

Seulement, en étendant cette mesure aux établissements privés et confessionnels d’utilité publique, il revenait désormais à l’État de supporter les frais de scolarité des élèves orientés au sein desdites structures scolaires, afin de permettre aux responsables de ces établissements de s’occuper des honoraires des nombreux enseignants-vacataires, de leur personnel ATOS, ainsi que de leurs charges liées à leur fonctionnement administratif.

Or, selon plusieurs Chefs d’établissements rencontrés, l’État, à travers les ministères sectoriels, semble ne plus vouloir honorer à ses engagements. Malgré les nombreuses démarches entreprises pour entrer en possession de cette précieuse manne financière , ni Camélia Ntoutoume Leclercq de l’Education Nationale, ni Charles Mba du Budget et des Comptes Publics, n’accéderaient à la requête de ces Chefs d’établissements, lesquels aujourd’hui, ne savent plus à quel saint se vouer , car ne pouvant plus satisfaire leurs besoins élémentaires, mais aussi payer les salaires de leurs nombreux enseignants-vacataires. 

Pourtant, le 13 septembre dernier face aux responsables des établissements confessionnels, la ministre de tutelle avait apporté des clarifications sur le sujet. « La décision qui a été prise par le président du CTRI, c’est la gratuité des frais d’inscription et de réinscription. Ça concerne les établissements publics. Au niveau du confessionnel, uniquement les enfants qui ont été orientés par l’État. Et ces enfants qui sont orientés par l’État vers les confessions religieuses, nous prenons également en charge les frais d’écolage. Ces frais d’écolage incluent les frais de scolarité, mais pour les enfants orientés par l’État » , avait expliqué Camélia Ntoutoume Leclercq. Ces engagements pour cette catégorie d’élèves ont-ils été tenus ? Les fonds réclamés par certains établissements privés et confessionnels tiennent-ils compte des orientations données par la tutelle ? La question reste entière.

Cette situation remet au goût du jour la problématique de la solidarité gouvernementale qui se trouve malmenée régulièrement par certains, ruinant du même coup la politique sociale et volontariste du Président de la Transition, Chef de l’État, en faveur des populations gabonaises. Une situation qui pourrait à nouveau jeter du discrédit sur la matérialisation des promesses faites par Brice Oligui Nguema, lequel avec la polémique des conditions d’attribution des bourses avait déjà essuyé un procès en annonce populiste.

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