DSK appelé à la rescousse de la Transition: une remise en cause de la compétence locale ? 

L’ancien patron du FMI a entamé plusieurs consultations avec les autorités de la Transition dont le ministre Charles Mba ©DR

Libreville, le 19 juin 2024 – (Dépêches 241). Après avoir été reçu il y a quelques semaines par le Président de la République, Chef de l’Etat,  Dominique Strauss-Kahn séjourne depuis peu à Libreville. L’ancien Directeur Général du Fonds Monétaire International (FMI) rencontre depuis quelques jours à Libreville, les membres du Gouvernement à l’effet semble t-il d’accompagner la Transition dans la matérialisation du Plan National de Développement pour la Transition (PNDT), comme si les experts locaux avaient montré leurs limites dans la conduite de ce projet. 

Ce 17 juin, l’ancien Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de France, Dominique Strauss-Kahn s’est entretenu avec Charles Mba, Ministre du Budget et des Comptes publics. Les deux hommes accompagnés de leurs différents collaborateurs ont abordé diverses questions dont la plus saillante s’articulait autour de « la stratégie à mettre en place afin de financer le développement de l’économie », a indiqué la communication gouvernementale. Outre ce projet, le membre du Gouvernement de la Transition s’est entretenu avec l’ancien postulant à l’Elysée sur la stratégie à mettre en place afin de financer le développement de l’économie, notamment les projets d’investissements contenus dans le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT).

L’implication de Dominique Strauss-Kahn à Libreville pour travailler sur le cadrage macroéconomique et la stratégie de transition économique peut avoir des implications politiques significatives. En effet, dans un contexte de Transition politique au Gabon, l’utilisation de consultants internationaux de renom peut être perçue comme un signe de confiance de la part des autorités envers des experts de renommée mondiale. 

L’ancien patron du FMI, depuis sa disgrâce de l’élection présidentielle française 2017, s’est reconverti dans le conseil par le biais notamment d’un cabinet de consulting. Ce dernier propose de ce fait, plusieurs politiques à diverses économies africaines en prenant appui sur une expertise notoirement connue sur les marchés financiers, laquelle lui donne, tout naturellement toute la légitimité pour conseiller le Gabon sur les stratégies d’endettement et de financement. Son passé d’ancien dirigeant du FMI fait de lui, qu’on le veuille ou pas, un homme doté d’un réseau particulièrement important susceptible de faciliter la mobilisation des ressources pour un pays. À cela vient se greffer, une capacité à convaincre les investisseurs et une marque qui peut, dans certains cas, peser pour les agences de notation. 

Remise en cause de la compétence locale ou volonté de renforcement de celle-ci ? 

Cependant, la présence de DSK au Gabon dans ce contexte de Transition peut également susciter des controverses au sein de l’opinion publique, qui pourrait remettre en question la légitimité et la transparence du processus, notamment en ce qui concerne l’implication des compétences locales. Cette affaire pourrait donc accentuer les tensions politiques et mettre en lumière les enjeux de gouvernance et de représentativité dans le processus de prise de décision économique au Gabon.

Il peut être en effet compréhensible que l’implication de DSK dans des discussions sur le cadrage macroéconomique et la stratégie économique au Gabon suscite des réactions de la part du public. Alors que le pays compte des experts locaux compétents, le recours à des consultants internationaux payés à prix d’or peut soulever des questions sur la transparence et l’efficacité de la collaboration. Surtout quand le pays compte dans ses rangs, des personnalités telles que Barro Chambrier, Raymond Ndong Sima, experts reconnus pour leurs compétences dans le domaine.

Il est important de veiller à ce que les ressources financières du pays soient utilisées de manière responsable au moment où le pays semble avoir de sérieux problèmes de trésorerie, de gouvernance financière et quand dans les faits, les intérêts des citoyens gabonais doivent être prioritaires dans ce processus de Restauration des Institutions. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*