Interview: Cette loi électorale est « un recul démocratique de plus de 30 ans et un enterrement de tous les acquis », s’indigne Leyama

Le caractère antidémocratique et anti-républicain de la nouvelle loi électorale est pour le député de la Transition une véritable faute pendant cette transition © DR

Libreville, le 25 juin 2024 – (Dépêches 241). Député de la Transition, et cadre du parti politique de l’opposition Réagir, Jean Valentin Leyama a répondu à trois questions de la rédaction de Dépêches 241 concernant la nouvelle loi électorale récemment adoptée au Parlement. Pour l’ancien Député de la Commune de Moanda, les nouvelles autorités de la Transition gouvernent à rebours des promesses faites au moment de leur arrivée au pouvoir. 

Dépêches 241: Vous faites partie des 13 députés qui ont décidé de ne pas voter la nouvelle loi électorale. Quelles sont les raisons de ce choix ? 

La principale raison tient à l’opportunité de cette loi. Selon le calendrier arrêté officiellement par le CTRI et soumis à la Communauté internationale, la discussion sur un nouveau Code électoral devrait intervenir en janvier 2025, un mois après l’adoption, par référendum, d’une nouvelle constitution. Cette séquence paraît d’autant plus logique que plusieurs questions liées aux élections doivent être préalablement traitées dans la loi fondamentale. Le Gouvernement oppose la nécessité de disposer d’un cadre juridique en vue de l’organisation d’un référendum. Nous avons alors préconisé une loi référendaire et revenir sur le Code électoral plus tard, nous n’avons pas été entendus. 

Dépêches 241: De façon concrète, quelles critiques formulez-vous à l’endroit de cette nouvelle loi électorale ? 

Le retour de l’organisation des élections par le Ministère de l’intérieur, c’est un recul démocratique de plus de 30 ans, l’enterrement de tous les acquis. D’ailleurs, les prescriptions de l’Union africaine et de la CEEAC imposent de confier l’organisation des élections à un organe indépendant. C’est le cas dans la plupart des pays africains. 

On ne peut pas s’être battus autant d’années pour exiger du régime déchu la transparence électorale, au prix de violences électorales qui ont fait plusieurs centaines de morts et se renier devant une telle pantalonnade, au motif qu’on occupe quelques positions ou strapontins au sein de la Transition. 

Dépêches 241: Selon vous, l’adoption de cette nouvelle loi électorale jette-t-elle le discrédit sur les militaires qui promettaient lors de leur arrivée au pouvoir l’instauration d’une véritable démocratie?

 Un code électoral non consensuel, la suspension des partis politiques, un Dialogue national inclusif dont les conclusions ont été tronquées, autant de signaux à rebrousse-poils  de la promesse d’instauration d’une véritable démocratie.

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