Promesse de remettre l’économie gabonaise aux mains des locaux: après l’hégémonie du Singapourien Olam sur l’économie gabonaise, place à celle du Burkinabè Ebomaf ?

Le Burkinabé Ebomaf en compagnie du président de la Transition et de la présidente du Sénat ©ComPrésidentielle

Libreville, le 18 septembre 2024 – (Dépêches 241). En arrivant au pouvoir en septembre 2023, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, portait l’ambition noble de remettre l’économie gabonaise aux mains des locaux. Seulement, un an après, rien, en tout cas pas grand chose, ne semble indiquer sa volonté de matérialiser cette ambition. À l’exception d’un vague communiqué N°024 attribuant désormais les marchés publics de moins de 150 millions aux PME gabonaises et des rachats aux contours particulièrement flous de quelques sociétés, le gros de l’économie reste encore aux mains des expatriés. Aussi, après l’hégémonie décriée du Singapourien Olam sur plusieurs pans de l’économie gabonaise, assistons-nous en cette période de Transition à la percée du Burkinabè Ebomaf dans plusieurs secteurs d’activités, toujours au détriment des entrepreneurs gabonais, marginalisés et ignorés chez eux en cette période de Transition. 

S’il est une qualité habituellement accrochée aux militaires, c’est bien celle du respect de la parole donnée. Or, depuis l’arrivée au pouvoir du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, il n’a de cesse de formuler promesses et des vœux devant lesquels il finit souvent par se débiner. Après celle de mettre un terme aux nominations Copains-coquins qu’il ne respecte pas, c’est désormais la promesse de remettre l’économie aux mains des gabonais qui se trouve flouée aujourd’hui.

En effet, après le règne sans partage sous Ali Bongo du géant Singapourien Olam sur des pans entiers de l’économie gabonaise, notamment dans la culture du palmier et de ses activités connexes, dans la culture de l’hévéa, la gestion de la Zone Économique à régime privilégié de Nkok, de la gestion du port d’Owendo et de l’Aéroport de Libreville (ADL) à coûts de milliards de FCFA, on assiste en cette période de Transition à l’essor d’une autre hégémonie, toujours étrangère, celle du Burkinabè Ebomaf.

En plus du secteur agricole dans lequel il aurait vraisemblablement déjà bénéficié des parts de marché, il est également présent dans le secteur du BTP où il réalise plusieurs infrastructures routières au Gabon, notamment celle qui va relier Akanda, Libreville et Owendo. Mieux, le Groupe Ebomaf du Burkinabè Mahamadou Bonkoungou vient de bénéficier de la concession de Compagnie Nationale de Navigation Intérieure et Internationale (CNNII) de 20 ans de la part de l’État gabonais, pour exploiter la ligne maritime Libreville/Port-Gentil, via un nouveau ferry de 500 places offert récemment à l’État gabonais.

Un contrat qui a fini d’achever les espoirs des entrepreneurs gabonais, du moins ceux qui espéraient encore que le Général-Président, soit fermement décidé à replacer l’économie gabonaise entre les mains des locaux. Par cette nouvelle alliance, il se donne à observer un air du déjà vu inquiétant. Après le secteur agricole, les infrastructures routières et aujourd’hui la concession et l’exploitation de la ligne maritime Libreville/Port-Gentil pour les 20 prochaines années, le Groupe Ebomaf va-t-il encore bénéficier d’autres pans de l’économie gabonaise au détriment des entrepreneurs locaux ? La question reste entière.

Sans appeler à toute forme de rejet de l’extérieur ou à une sorte d’autarcie, il serait désormais juste, pour le bien de nos entrepreneurs, que le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, respecte sa parole, en commençant à appliquer le protectionnisme éducateur, une théorie économique selon laquelle, un pays qui n’a pas atteint le dernier stade de son développement sera perdant s’il s’ouvre au commerce international, car son industrie sera trop faible. 

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