Édification de la cité administrative: 1050 familles de Plaine-Orety entre désespoir et inquiétudes ? 

Les habitants de Pleine Orety doivent faire face à une mesure de déguerpissement de l’Etat © DR

Libreville, le 23 septembre 2024 – (Dépêches 241). Depuis l’annonce faite en février dernier de la zone de Plaine-Orety comme d’utilité publique, les habitants de ladite zone ont perdu leur sommeil. En cause, l’édification d’une cité administrative décidée par les nouvelles autorités. Si la nouvelle a majoritairement été saluée par l’opinion, en ce qu’elle permettra à plusieurs administrations étatiques de sortir d’une inexplicable situation de location, elle suscite aujourd’hui peurs, inquiétudes et désespoir chez les populations impactées par ce projet, au regard du manque de clarté et de communication entretenu par le Gouvernement sur ce dossier.

Les populations de Plaine-Orety vivent au rythme du désespoir et des inquiétudes depuis plusieurs mois. Le Gouvernement de la Transition, décidé à mettre un terme à la situation de location de plusieurs administrations publiques, avait déclaré la zone de Plaine-Orety d’utilité publique en février 2024, à l’effet d’ériger une cité administrative. Depuis lors, les populations n’ont de cesse de recevoir des assignations à comparaître devant le Tribunal.

Une situation qui suscite aujourd’hui des peurs du côté de ces populations, au regard de la manière avec laquelle ce dossier est conduit. Si les habitants de Plaine-Orety ne s’opposent pas à la construction de cette cité administrative, ils déplorent l’absence de moyens d’accompagnement que devrait nécessité leur déguerpissement. « Ceux qui étaient  au canal vers la Gabo prix ont été déguerpis, dédommagés en monnaie de singe, sans être relogés », a soutenu un riverain.

Pire, tout se passe comme si le Gouvernement souhaiterait évincer par tous les moyens les populations de ladite zone. « Au tribunal nous sommes quasiment intimidés. On nous demande systématiquement si nous avons des titres fonciers ou des autorisations de construire. On nous dit que nous n’avons rien à exiger à l’État si nous ne possédons pas de titres fonciers », a ajouté un autre riverain.

LIRE AUSSI: Construction de la cité administrative: après avoir reçu l’indemnisation des années avant, 1050 familles déguerpies en quête d’endroit où se reloger 

Pour éviter de créer de nombreux sans abris dans le futur, le Gouvernement via les Ministères concernés par cette question devrait échanger avec les populations, afin d’arrêter ensemble les conditions de leur déguerpissement. « Nous ne refusons pas de partir. Mais l’État doit savoir que certains vivent ici depuis 40 ou 50 ans. S’il faut partir, il faut déjà nous trouver un site de relogement, mais surtout nous indemniser à hauteur de nos investissements réalisés après plusieurs sacrifices », a conclu un notable de Plaine-Orety.

Espérons désormais que les plus hautes autorités du pays, en tête desquelles, le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, regardent avec une attention particulière la situation de ces compatriotes. Car, rappelons-le, il s’agit de 1050 familles gabonaises qui pourraient très bientôt se trouver en difficulté dans la nature, alors qu’elles avaient encore naguère un toit pour s’abriter. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*