Transition: le projet de Constitution ne garantit pas la séparation des pouvoirs, selon Jean Valentin Leyama

Jean Valentin Leyama est contre le projet Constitutionnel en cours d’étude  © DR

Libreville, le 30 septembre 2024 (Dépêches 241). Réunis du 12 au 22 septembre dernier en Assemblée Constituante, les 168 Députés et Sénateurs de la Transition ont adopté en l’état le projet de la future Constitution du Gabon, malgré plus de 800 amendements déposés par les parlementaires. Une situation qui a fait réagir Jean Valentin Leyama, Député de la Transition, en affirmant que la séparation des pouvoirs tant appelée par les gabonaises et les gabonais au dernier Dialogue National Inclusif d’avril 2024 n’est pas garantie dans la future Constitution.

Après la mise en place du Comité Constitutionnel National chargé de la rédaction de l’avant projet de la future Constitution du pays, une mouture a été remise au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema le 31 août dernier. Convoqués en Congrès Constituant du 12 au 22 septembre 2024, les parlementaires de la Transition ont examiné cet avant projet de Constitution, avant d’adopter le rapport général des travaux à une large majorité, à l’exception de 8 parlementaires qui ont tenu à marquer leur désapprobation vis-à-vis dudit projet qui a suscité pas moins de 801 aménagements.

Parmi les parlementaires ayant voté NON lors de l’adoption du projet de la future Constitution au moment de la clôture des travaux de l’Assemblée Constituante, figure Jean Valentin Leyama, ancien Député de l’UGDD. « Nous avons voté NON parce que nous avons introduit plusieurs amendements malheureusement ces amendements ont été rejetés. Donc ça veut dire que nous ne nous reconnaissons pas dans le texte qui a été adopté à la majorité, il faut le reconnaître », a dernièrement déclaré Jean Valentin Leyama au micro de notre confrère de RFI.

Évoquant toujours les raisons qui auraient motivé son vote en faveur du NON, le parlementaire a également soulevé la problématique de la séparation des pouvoirs, dénonçant une concentration accrue des pouvoirs du Président de la République, dans la future Constitution. « Vous avez le Président de la République qui est le Chef suprême de l’Exécutif, il est en même temps Chef du Gouvernement (…) le Président de la République est le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, donc la séparation des pouvoirs qui avait même été préconisée au Dialogue National Inclusif n’a pas été respectée », a déploré le parlementaire.

Pour finir, Jean Valentin Leyama n’a pas manqué de critiquer les conditions d’éligibilité à la fonction présidentielle qu’il juge fondamentalement discriminatoires. « Sur le plan institutionnel, c’est un recul démocratique jamais enregistré depuis 1991 et puis sur le plan du vivre-ensemble, il y a maintenant une catégorisation des gabonais, on a même exclu les handicapés moteurs. Les débats que nous avons eus donnent déjà une tendance de ce que sera la Constitution de notre pays », a-t-il conclu.

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