Transition: « Ceux qui ont perdu le pouvoir dans les urnes l’ont retrouvé par les armes », affirme Marcel Libama

Marcel Libama s’est montré très critique

Libreville, le 17 octobre 2024 – (Dépêches 241). Invité dernièrement sur la chaîne de télévision Télé Africa, Marcel Libama, Député de la Transition, a livré son avis sur la trajectoire que semble prendre la Transition en cours au Gabon. Fidèle à sa verve dénonciatrice, il a pointé les errements observés sous cette Transition, mais encore plus la résurgence du Parti Démocratique Gabonais (PDG), symbole des malheurs du peuple pendant cinq décennies, et qui semble toujours jouer un rôle prépondérant dans la conduite du processus de Restauration des Institutions annoncée par les militaires. Une hérésie de plus que le syndicaliste ne semble plus supporter.

En déposant Ali Bongo Ondimba et ses affidés le matin du 30 août 2023, les militaires ont fait naître au sein des populations, l’espoir de voir arriver un Gabon nouveau, avec une classe politico-administrative nouvelle. Seulement, un an après leur prise de pouvoir, les populations semblent déchanter et des voix s’élèvent de plus en plus devant la gouvernance des militaires qui, pour certains, semble frappée du sceau de la tartuferie et du manque de sincérité.

C’est dans ce contexte que Marcel Libama, syndicaliste de renom et Député de la Transition, a livré son point de vue sur la Transition en cours au Gabon, notamment sur le processus entourant l’élaboration et la validation de la future Constitution du pays. « Il y a un trop grand nombre de gens qui ont fait du mal à ce pays, et ils sont les plus prompts à porter ce projet. Il y a une suspicion », a d’abord rappelé le parlementaire.

Poursuivant sa salve de dénonciations, Marcel Libama a fait également remarquer que l’ex Parti au pouvoir, le PDG, continue d’occuper les postes de la plus haute importance, même après sa supposée chute. « On a comme l’impression que les gens qui ont perdu le pouvoir dans les urnes, aujourd’hui ont retrouvé le pouvoir par les armes parce nous connaissons les résultats des élections. Il y a un camp qui a gagné et un autre qui a perdu. Mais quand vous allez à l’Assemblée nationale c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes. Quand vous allez dans d’autres Institutions c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes », a-t-il fermement fustigé.

Ce discours à une résonance particulière, car il intervient dans un contexte marqué par la rentrée politique du Parti Démocratique Gabonais, lequel a une nouvelle fois snobé avec morgue et condescendance les gabonaises et les gabonais, encore meurtris et effarés par la gestion chaotique du pays par les responsables de cette formation politique. Le tout au nez et à la barbe des militaires au pouvoir.

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