Libreville, le 31 octobre 2024 – (Dépêches 241). Depuis le 28 octobre dernier, le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, est en mini tournée républicaine dans l’hinterland. Dominée par la visite de plusieurs chantiers, cette tournée est surtout l’occasion pour le Chef de l’État de sensibiliser les populations sur l’importance du scrutin référendaire à venir et la nécessité d’aller voter le 16 novembre prochain. Seulement, à rebours de la suffisance et du dédain dont il a fait preuve face aux populations à Moanda, Oligui Nguema « implore » et « quémande » désormais le vote des mêmes Gabonais.
Arrivé dans la province de l’Ogooué-Maritime le lundi 28 octobre dernier, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a bouclé deux étapes, celle de Gamba et Omboué. Loin de son attitude à Moanda où, l’arrogance et la suffisance ampoulées, le Chef de l’État avait asséné aux populations « j’ai appris un principe quand j’étais jeune, c’est que la main qui demande est toujours en bas de celle qui donne (…) . Vous faites avec ce que je décide », avait-il déclaré ce jour, c’est un Brice Clotaire Oligui Nguema humble au fait des futurs enjeux électoraux qui s’est donné à voir à Gamba et à Omboué.
À l’opposé des propos extrêmement choquants de Moanda, qui du reste avaient provoqué une vague d’indignations dans l’opinion, le Président de la Transition a clairement changé de ton dans l’Ogooué-Maritime. « Mes chers compatriotes, vous êtes les seuls souverains. Vous êtes les vrais maîtres et j’implore votre vote. Je dis, j’implore votre vote, je quémande votre vote. Ne laissons plus les autres décider à notre place. On veut le changement et les militaires sont là pour le changement. Faites-le savoir le 16 novembre 2024 pour qu’arrive notre essor vers la félicité », a-t-il bouclé.
Un discours qui tranche radicalement d’avec celui tenu dans la cité minière il y a quelques mois, où le Général Brice Clotaire Oligui Nguema assimilait le peuple à un nécessiteux qui devrait toujours courber l’échine face à son bienfaiteur, en l’occurrence ici le politique, incarné par le CTRI et par sa propre personne. Une rhétorique qu’il a dernièrement changée, au regard des futurs enjeux électoraux qui lui font réaliser le véritable statut du peuple, ce peuple qui seul détient la souveraineté.
Au-delà des mots, le contexte donne à penser et enjoint les compatriotes dotés d’un minimum de rationalité à s’interroger sur la sincérité de la posture du Général-Président. Fait-il le dos rond parce que en quête de voix pour valider la Constitution qu’il défend âprement ? Est-il sincère ou bien se vautre t-il avec perfidie dans la manipulation des masses en feignant de donner une image en adéquation avec l’objectif attendu, celui de voter massivement pour le « OUI » ?
Ces questions qui en bon droit se posent doivent inviter à la prudence tout autant qu’à l’esprit patriotique qui conditionne le vote de tous les Gabonais non par sur la base des demandes d’un homme mais sur les seules aspirations communes du Peuple.