Libreville, le 19 juillet 2024 – (Dépêches 241). Hier jeudi 18 juillet 2024, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, était dans la ville de Moanda. S’adressant aux populations de la ville minière qui n’ont pas hésité à conspuer certaines personnalités maintenues ou promues à des postes de responsabilité dans cette cité, en cette période de Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a donné l’image d’un homme impassible, se refusant d’admettre le mal que certaines personnalités politiques et administratives de l’ancien régime ont fait au Gabon, et réprimandant par la même occasion les populations qui ont hué sur les personnalités dont les états de service sous l’ordre ancien seraient inexistants, sinon catastrophiques.
Dans le cadre de la poursuite de sa tournée républicaine dans la province du Haut-Ogooué, le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait escale hier à Moanda. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’embellie de Franceville a rapidement été noyée par sa sortie de Moanda. Si le Général a pris des précautions oratoires la veille dans la capitale provinciale pour s’adresser aux populations, il a de nouveau dégoupillé hier dans la cité minière, à l’image de sa sortie manquée de Tchibanga, il y a quelques jours.
Découvrant l’impopularité et le désamour des populations vis à vis de certaines personnalités politiques et administratives locales promues dans cette Transition, et vigoureusement conspuées par les moandaises et les moandais, Oligui Nguema a imposé et commandé aux populations de la ville minière d’accepter de gré ou de force, les personnalités que le CTRI a nommées pendant la période de Transition.
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« C’est là où vous échouez avec moi. C’est là où vous échouez avec le CTRI. Parce que quand nous avons fait ce 30 août, on a crié sur personne, on n’a insulté personne. Regardez comment nous sommes polis, regardez comment nous sommes disciplinés, donc si vous manquez de rigueur en vous et de discipline, on ne pourra pas s’entendre et nous ne pourrons pas vous aider », a d’abord fustigé le Général-Président, avant d’ajouter « j’ai appris un principe quand j’étais jeune, c’est que la main qui demande est toujours en bas de celle qui donne. Si vous n’avez pas ça dans votre mental, vous n’allez jamais évoluer. Et c’est ça votre problème. Huer sur les anciens ne m’emmène pas à les changer. Ça me conforte dans mes choix. Vous faites avec ce que je décide », a intimé militairement Brice Clotaire Oligui Nguema aux populations.
L’illusion du discours républicain de Franceville n’aura finalement duré que 24 heures
Des propos extrêmement choquants qui pourraient donner raison à une certaine opinion qui pense que le CTRI au pouvoir, serait peut-être de connivence avec les anciens barons du régime déchu, qui ont participé à ruiner le Gabon et à le laisser dans son état actuel. Sinon, pourquoi refuser à un peuple longtemps meurtri par une gestion scabreuse des affaires publiques par certains compatriotes, de dire sa colère ou son ressenti face aux responsables de sa situation ? Que comprendre de la volonté affichée de Brice Clotaire Oligui Nguema, de protéger ou de blanchir certains thuriféraires du régime Bongo-PDG déchu ?
Les populations de Moanda ne sont-elles pas en droit de réclamer de Comilog, du reste 1er producteur de manganèse au Monde, de meilleures conditions de vie à une compagnie qui exploite leur terre ? La précarité extrême et affligeante imposée par Comilog et le groupe Eramet aux populations de Moanda rend légitime cette réaction des populations qui se sentent désormais plus libres de revendiquer et de dénoncer avec l’arrivée du CTRI. Le Président de la Transition aurait eu bonne de grâce de comprendre son Peuple, de le rassurer tout en mettant en garde le dirigeant contesté sur son obligation sous la Transition militaire, d’œuvrer à l’amélioration des conditions du Peuple.
Cette nouvelle dérive autoritaire du Général-Président vient noircir la noblesse du discours de Franceville, qui avait fait poindre l’illusion d’un changement de paradigme dans la façon de communiquer du numéro un Gabonais. Hélas !
