Libreville, le 6 novembre 2024 – (Dépêches 241). Dans la perspective du futur référendum constitutionnel, le Gouvernement de la Transition et le CTRI au pouvoir ont mis en place une coordination nationale qui devrait conduire la campagne électorale en faveur du OUI. Seulement, une chose interpelle immanquablement dans cette coordination: la trop grande présence des barons et anciens barons du système Bongo-PDG, supposément tombés le 30 août 2023. Une situation qui laisse clairement croire dans l’opinion que le PDG demeure toujours aux manettes de la vie politique et institutionnelle du Gabon.
L’opinion publique gabonaise a découvert, depuis quelques jours déjà, la coordination nationale chargée de battre activement campagne en faveur du OUI, dans la perspective du futur scrutin référendaire du 16 novembre 2024. Une équipe estampillée PDG, tant la présence des apparatchiks de cette formation politique et autres anciens collaborateurs de feu Omar Bongo et Ali Bongo Ondimba, est quasiment inflationniste.
Des coordonnateurs, aux superviseurs, en passant par les conseillers et les sages, la présence des PDGistes et anciens barons du système Bongo-PDG dans cette équipe censée conduire la campagne pour le OUI est excessive, et, comme telle, elle inquiète considérablement l’opinion, au regard du passé politique peu élogieux de plusieurs acteurs qui composent cette coordination.
Coordination nationale pour le OUI: quand le PDG reste à la manœuvre ?
À la lecture des noms qui composent cette coordination nationale pour le OUI, une part importante de l’opinion ne peut plus s’empêcher de penser que le PDG, ex formation politique au pouvoir, supposément tombée le 30 août 2023, et de qui les Gabonais ont prétendument été libérés continue de diriger le bateau Gabon.
C’est d’ailleurs ce que soutenait Marcel Libama, lors d’un récent passage sur les antennes de Télé Africa. « On a comme l’impression que les gens qui ont perdu le pouvoir dans les urnes, aujourd’hui ont retrouvé le pouvoir par les armes parce nous connaissons les résultats des élections. Il y a un camp qui a gagné et un autre qui a perdu. Mais quand vous allez à l’Assemblée nationale c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes. Quand vous allez dans d’autres Institutions c’est le camp qui a perdu qui a plus de postes », avait-il fermement fustigé. Une situation qui augmente assurément la suspicion vis-à-vis du CTRI désormais au pouvoir et sur le degré de sincérité de leur engagement à libérer véritablement le peuple de ses anciens bourreaux. « Il y a un trop grand nombre de gens qui ont fait du mal à ce pays, et ils sont les plus prompts à porter ce projet. Il y a une suspicion », avait également fait remarquer le syndicaliste et parlementaire de la Transition.
Tout se passe comme si les militaires conduits par le Général-Président avaient pris le pouvoir par les armes, donc de façon illégitime pour le redonner au Parti Démocratique Gabonais (PDG) qui avait été vomi par les populations gabonaises le 26 août 2023. A quelques jours du scrutin référendaire, les Gabonais et Gabonaises ne manqueront pas de tenir compte de cette réalité avant de se prononcer. Ils comprendraient difficilement comment des politiques qui ont soutenu l’imposture et la forfaiture au sommet de l’Etat pourraient soutenir un projet noble. D’aucuns estiment clairement que le fait de voir des laudateurs zélés de l’ancien régime soutenir ce projet, suffit à convaincre les populations de voter pour le NON.