Libreville, le 23 décembre 2024 – (Dépêches 241). Dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les membres du Syndicat National des Personnels des Eaux et Forêts (SYNAPEF) interpellent une énième fois les plus hautes autorités du pays, notamment le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, quant à la gestion jugée opaque et désastreuse de leurs primes par leur Ministre de tutelle, le Général Maurice Ntossui Allogho.
Si les tensions étaient déjà présentes au Ministère des Eaux et Forêts sous l’administration du Professeur Lee White, elles semblent s’être exacerbées depuis l’arrivée du Général Maurice Ntossui Allogho à la tête de ce Département ministériel. C’est en tout cas ce que rapporte la teneur du discours du porte-parole du SYNAPEF. « Ce matin s’est tenue une Assemblée générale du SYNAPEF et il était question de discuter de nos primes. Les agents des Eaux et Forêts vivent une injustice incroyable. Depuis un an, chaque trimestre, il est prélevé 40% dans nos primes, mais cette action est encadrée par l’arrêté N°043 », a d’abord indiqué le porte-voix du SYNAPEF.
Poursuivant ses récriminations contre la tutelle, le SYNAPEF déplore la violation dudit arrêté dans son application stricte. « L’article 5 dudit arrêté est quasiment violé. Là-bas il est dit que seule la commission qui siège en matière de nos primes est habilitée à statuer sur tous les quotas par rapport aux 40% qui nous sont retirés. Mais ces 40% qui nous sont retirés, nous ne savons même pas comment ils sont gérés, il n’y a aucun rapport financier établi tel que l’arrêté le stipule », a ensuite dénoncé le porte-parole.
Toujours sur la gestion peu rigoureuse de leurs primes par la tutelle, le porte-parole du SYNAPEF a ajouté « rien ne nous montre que cet argent est géré à bon escient. Il y a par exemple 2% affectés pour le social, mais rien n’est fait pour les agents. Nous avons des collègues qui sont gravement malades actuellement, mais qui n’arrivent pas à se soigner. Les agents des Eaux et Forêts ne sont pas assurés, c’est un scandale », a fulminé ce dernier.
Le SYNAPEF appelle à une gestion rigoureuse et transparente de leurs primes
Dans la même veine, il a évoqué les sommes qui sont retranchées depuis un an dans leurs primes pour leur épanouissement personnel et professionnel, sans pourtant se répercuter effectivement. « Il y a près de 17 millions retirés dans la cagnotte dûe aux agents des Eaux et Forêts, mais personne n’est assuré. Il y a près de 44 millions dédiés pour l’achat des véhicules, mais on n’en voit même pas 1 ici (…) Il y a au moins 88 millions destinés aux missions de terrain, mais il n’y a pas eu une seule mission de terrain ici depuis 1 an. Alors nous ne savons pas à quoi sert l’argent qui nous est retiré. Nous disons non, nous en avons marre », a-t-il clamé.
Pour finir, le SYNAPEF demande « à la Cour des Comptes, à l’Agence Judiciaire de l’État, à l’Assemblée nationale et le Sénat via des enquêtes parlementaires de regarder au peigne fin cette situation, parce qu’ici aux Eaux et Forêts nous sommes gérés comme des esclaves et nous voulons que cela s’arrête », a ainsi conclu le porte-parole.