
Libreville, le 30 décembre 2024-(Dépêches 241). Dans une déclaration faite hier samedi 28 décembre, plusieurs organisations de la presse privée, notamment l’OPAM, le CPPPL, l’UPPIG, l’UGPS et le RENAJI, ont tenu à dénoncer l’attitude de la tutelle qui, chaque année, fait évoluer les critères d’attribution de la subvention à la presse privée, et n’hésite pas à utiliser des manœuvres dilatoires pour retarder les échéances de paiement de cette dernière.
Longtemps attendue par les patrons des presses privées, la date du paiement de la subvention de l’État à ces entreprises n’est toujours pas dévoilée. Pire, les responsables des médias privés ont découvert, à la faveur d’un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale hier soir, les nouveaux critères d’attribution de ladite subvention, qui ont encore évolué pour cette année.
Des critères d’attribution qui évoluent inlassablement chaque nouvelle année
Dans leur déclaration du jour, les organisations de presse pointent des critères d’attribution qui évoluent chaque année. « Les organisations de presse suivantes l’OPAM, le CPPPL, l’UPPIG, l’UGPS et le RENAJI fustigent le fait qu’à chaque année la tutelle ministérielle crée toujours de nouveaux critères d’attribution de cette subvention », a d’abord déclaré leur porte parole.
« Les organisations citées plus haut ne comprennent pas qu’un même ministère, dans le cadre de l’organisation du Dialogue National Inclusif et récemment pour la couverture de la campagne référendaire de novembre dernier, accrédité sur la base des documents de création d’une entreprise de presse les journaux, et que ce même ministère, un mois plus tard, exige de nouveaux critères à ces mêmes organes de presse lorsqu’il s’agit de la subvention de l’État à la presse privée. Question: une institution peut-elle accréditer aux grands événements un organe de presse qui n’est pas en règle ? », s’est ensuite interrogé le porte-voix.
La Ministre exige paradoxalement un document qu’elle n’a jamais délivré depuis son arrivée
Parmi les critères surréalistes exigés par la tutelle pour bénéficier de la subvention de l’État, figure la carte de presse. Un élément que les organisations de presse n’ont pas manqué de dénoncer. « En exigeant par exemple la carte de presse dans ce dossier, nous notons que depuis la mise en place du Gouvernement de la Transition, le Ministère de la Communication et des Médias n’a délivré aucune carte de presse à un professionnel des médias. Alors une administration peut-elle exiger un document qu’elle n’a jamais délivré ? », s’est de nouveau questionné le porte-parole.
La tutelle souhaite appliquer une double peine aux médias sanctionnés
Toujours sur les critères extrêmement discriminatoires exigés par le Ministère de la Communication et des Médias, les organisations de presse dénoncent une volonté de faire vivre une double peine aux médias sanctionnés en 2024. « Sur les journaux sanctionnés par la HAC, qui seraient exclus de la subvention, nous disons qu’un journal qui a subi une suspension avec les conséquences financières que cela engendre ne peut pas être sanctionné pour une même faute, alors qu’il a purgé sa peine (…) ce critère à lui seul constitue une atteinte grave et flagrante à la liberté de la presse », a indiqué Jean Yves Ntoutoume, Président de l’OPAM.
Pour finir, ces organisations pensent que « la kyrielle des critères imposés par le Ministère de la Communication fait partie des méthodes dilatoires utilisées comme prétexte pour ne pas payer la subvention à temps ainsi que le souhaite le Président de la République. Car, sur le plan pratique, la subvention à la presse est déjà disponible au Trésor Public, et cette administration ne demande plus que les relevés d’identité bancaire des entreprises de presse bénéficiaires de cette manne », a bouclé le porte-parole.