Moanda: l’inaction des pouvoirs publics face à l’explosion galopante des malades mentaux inquiète les riverains

Un malade mental de la ville de Moanda ©DR

Moanda, le 08 janvier 2025 – (Dépêches 241). La petite cité minière de Moanda, deuxième ville de la province du Haut-Ogooué, connaît ces derniers temps une augmentation anormale de la population des malades mentaux. Une situation particulièrement troublante qui pourrait avoir plusieurs origines et pour laquelle les riverains souhaitent désormais une intervention des pouvoirs publics.

Moanda, affectueusement appelée la ville des oiseaux, croule sous une montée de la population des personnes atteintes de troubles mentaux. Majoritairement des jeunes, ces malades mentaux peuvent se montrer extrêmement violents et agressifs pour certains, quand d’autres ne sont simplement pas la proie des prédateurs sexuels qui pullulent dans cette petite cité minière. Le cas du nommé Sisko reste le plus emblématique. Ce jeune atteint de troubles psychiques aurait été abusé sexuellement à plusieurs reprises, se retrouvant aujourd’hui très affaibli et l’incapacité de se mouvoir.

Une situation confirmée par un voisin de ce dernier, joint au téléphone par la rédaction de Dépêches 241. « Il y’a quelques mois, les populations de Moanda étaient en danger à cause d’un fou qui mettait du feu partout et qui a causé plusieurs incendies dans la ville occasionnant des pertes importantes de matériels, habitations et commerces, mais Dieu est grand, il y’a pas eu des pertes en vies humaines », a d’abord déclaré le voisin au bout du fil.

Et de poursuivre en soutenant que « Ces personnes malades sont également prises pour cibles par des personnes mal intentionnées. Prenons le cas de Sisko et ses  frères, ils sont utilisés ici comme des femmes par les pratiquants ou les homosexuels. Sisko n’arrive même plus à marcher ni à parler il est très malade », a ajouté le même voisin, très remonté.

Une situation accentuée par l’abandon et le rejet des familles de ces malades, ainsi que par l’absence des structures étatiques appropriés

Pour les riverains, les causes de cette situation pourraient être multiples. « Quand vous marchez dans les rues de Moanda, vous remarquez vite qu’il y a beaucoup de gens qu’on qualifie de “fous”. Mais en prenant le temps de regarder de près, on se rend compte que ce n’est pas toujours ce que l’on croit. Il y en a qui souffrent vraiment de troubles graves et non de folie. Ce sont parfois des personnes en dépression, des jeunes rejetés par leur famille, ou simplement des gens qui ont traversé des épreuves difficiles et n’ont trouvé personne pour les aider », a-t-il renchéri.

Enfin, pour les populations de Moanda, à côté de l’absence des services appropriés tels que les centres de désintoxication, les hôpitaux psychiatriques mis en place par les pouvoirs publics, « il faut aussi que les familles comprennent leur rôle. Beaucoup de ces jeunes, qui traînent et parlent tout seuls dans les rues, ont été rejetés par leurs proches. Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. Et sans personne pour les soutenir et leur situation s’aggrave », a conclu cet habitant de Moanda. 

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