Transition: interdiction des militaires de se porter candidat à une élection, publication du chronogramme de la Transition, les exigences du quatuor Manganga Moussavou, Ondo Ossa, Bilie-by-Nze et Onanga Y’obegue 

Les 4 personnalités politique pendant leur conférence de presse

Libreville, le 9  janvier 2024 – (Dépêches 241). Quatres figures importantes du paysage politique gabonais se sont retrouvées hier au Radisson Blu, à l’effet de faire une déclaration publique en rapport avec le contexte actuel de Transition symbolisée disent-ils par les errements du pouvoir militaire. Pierre Claver Manganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, Alain Claude Bilie-by-Nze et Ali Akbar Onanga Y’obegue ont appelé à des élections pacifiques, libres et transparentes en exigeant 5 mesures principales dont  le retour de militaires dans les casernes et le retour à la Constitution de 1991. 

Annoncée et particulièrement attendue par une partie des populations et de l’opinion, la conférence de presse conjointement animée par le Pr  Albert Ondo Ossa, Alain Claude Bilie-by-Nze, Pierre Claver Manganga Moussavou et Ali Akbar Onanga Y’obegue, tous des visages bien connus de la politique gabonaise, a tenu toutes ses promesses. Dans une salle du Radisson Blu qui a du reste refusé du monde, ces figures de la politique gabonaise ont par delà leurs divergences, décidé de se dresser contre le régime militaire dont ils reprochent le non respect de la parole donnée, la violation des lois de la République, des errements grossiers et une conduite insidieuse du chronogramme de la Transition.   

S’ils ont très tôt battu en brèche ceux qui dans l’opinion réduisaient leur initiative en une future alliance aux desseins inavoués, ces anciens ministres des deux derniers régimes ont précisé s’être réunis pour dans le seul but de « dénoncer les actions unilatérales des autorités militaires au pouvoir, qui ont pris des engagements solennels au moment du coup d’État, mais qui s’en écartent progressivement en imposant des décisions non inclusives et contraires aux principes fondamentaux d’une transition démocratique », a déclaré Ali Akbar Onanga Y’obegue dans son propos liminaire. 

Retour des militaires dans les casernes au terme de la Transition 

Mais cette posture de ces hommes politiques n’est pas de s’enliser dans l’unique approche visant à dénoncer. Les quatres entendent proposer des pistes concrètes pour remettre notre pays sur la voie d’une transition véritablement inclusive, transparente et respectueuse des droits et aspirations de tous les Gabonais. C’est en cette occurrence que face aux errements actuels de la Transition, Albert Ondo Ossa, Alain Claude Bilie-by-Nze, Pierre Claver Manganga Moussavou et Ali Akbar Onanga Y’obegue ont formulé cinq (5) exigences fondées sur des bases juridiques solides et sur l’intérêt supérieur de la Nation. 

Il s’agit premièrement  du « retour impératif des militaires dans les casernes à l’issue de la transition » doublée d’une interdiction formelle pour tout militaire de se porter candidat aux élections. Une exigence qui tire son fondement juridique du statut particulier des militaires, notamment dans ses articles 73, 74 et 75, lesquels limitent explicitement l’exercice des droits politiques des militaires et rend incompatible l’exercice de fonctions politiques, comme celle de Président de la République à tout militaire.

La seconde exigence est le « retour à la Constitution de 1991 modifiée par la loi référendaire de 1995 ». Une exigence formulée au regard des conditions d’adoption de la nouvelle Constitution entachées par de graves déficits de légitimité. « Les conditions de rédaction du texte, tout comme l’organisation du référendum lui-même, n’ont respecté aucun des critères de transparence, de démocratie et d’inclusivité pourtant indispensables dans un contexte de transition politique », ont-t-ils soutenu.  

Refonte totale du code électoral 

La refonte immédiate et intégrale du cadre électoral, l’appel à la mobilisation générale du peuple gabonais, la Communication immédiate et transparente du chronogramme détaillé de la transition sont enfin les trois (3) autres exigences posées par ces politiciens qui ont décidé de mettre le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions devant ses errements. « La junte militaire qui a renversé un régime en dénonçant son caractère non exclusif ne peut aujourd’hui s’arroger le droit d’imposer unilatéralement de nouvelles règles du jeu politique. Cette contradiction flagrante entre leur discours initial et leurs actes actuels démontre la nécessité d’un processus véritablement inclusif », ont-ils soutenu. 

Arrivés au pouvoir par la nécessité de restaurer l’intégrité des institutions souillées par l’ancien régime, tout en garantissant une Transition démocratique transparente et inclusive au terme de laquelle le pouvoir sera rendu au civil, les militaires semblent désormais portés par la volonté de le garder. Toute chose que ne conçoivent et n’acceptent pas Albert Ondo Ossa, Alain Claude Bilie-by-Nze, Pierre Claver Manganga Moussavou et Ali Akbar Onanga Y’obegue, résolument engagés à combattre et à s’opposer à cette tentative de conservation et de confiscation du pouvoir.  

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