
Libreville, le 8 février 2025-(Dépêches 241). Le Collectif des Citoyens Engagés (CCE) a vu sa demande d’autorisation d’une marche pacifique en signe de protestation contre les piètres prestations de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) lui être refusée par le Ministère de l’Intérieur et de Sécurité. Un refus qui fait naître dans l’opinion le sentiment du deux poids deux mesures, au regard de l’autorisation accordée il y a quelques semaines d’une marche de soutien appelant à la candidature du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Initiée le 3 février dernier par des Gabonaises et des Gabonais réunis au sein du Collectif des Citoyens Engagés (CCE), la demande d’une marche pour protester contre les délestages intempestifs infligés par la SEEG aux populations ces derniers temps, a purement et simplement été refusée par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
Selon l’un des principaux initiateurs de cette démarche, le Ministère de l’Intérieur a motivé son refus par une prétendue peur d’éventuels débordements. « Notre marche du samedi 8 février 2025 a été interdite par le Ministère de l’Intérieur en raison de la colère et de l’agitation que ces coupures ont pu susciter auprès des populations. Le Ministre de l’Intérieur a jugé qu’une marche dans ces conditions n’était pas possible », a-t-il déclaré.
Une décision qui n’a pas manqué de faire des déçus et des frustrés, notamment chez les initiateurs de ladite marche. « Ma réaction à chaud est quand-même un sentiment de frustration. Parce que nous avons demandé à ce que cette marche soit encadrée par les forces de l’ordre. Si nous aurions obtenu l’autorisation et que cette marche était encadrée, je ne pense pas qu’il y aurait eu débordements ou troubles à l’ordre public », a déploré le même initiateur.
Dans l’opinion, ce refus du Ministère de l’Intérieur sonne comme une forme de discrimination, car empêchant aux concitoyens de manifester leur ras-le-bol face à la maltraitance de la seule société dédiée à la distribution de l’eau et de l’énergie dans la pays, alors il y a tout juste quelques jours, le même Ministère autorisait une marche partisane de soutien appelant le Président de la Transition à se porter candidat à la future présidentielle d’avril 2025.
Étrangement dans cette configuration, l’ancien ministre du despote Ali Bongo Ondimba ne s’est pas inquiété des éventuels débordements parce que les gabonais qui condamnent le larbinisme politique auraient pu se lever pour organiser une contre marche. A quelques mois des futures élections présidentielles, la partialité dont fait preuve le ministre de l’Intérieur du reste chargé de l’organisation de l’élection fait froid dans le dos. Elle dit tout sur l’attitude que devrait avoir ce dernier quand on sait que son chef, le Général-Président, ne cache plus ses ambitions présidentielles.