
Libreville, le 5 mars 2025 – (Dépêches 241). C’est un nouveau scandale et une atteinte particulièrement révoltante portée contre la république qui défraient la chronique depuis le lundi 03 mars 2025. À l’occasion du jour de l’anniversaire du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre du régime déchu, importée dans la Transition, a bafoué sans pudeur le protocole républicain de la levée des couleurs hautement symbolique pour la Nation gabonaise toute entière sans distinction ethnique ou religieuse, en le politisant au détour des flatteries intéressées à l’endroit du Général-Président. Un sacrilège au regard de l’importance que les militaires confèrent à la levée des couleurs et à ce chant patriotique qu’est l’hymne national.
Décidément, le Gabon est encore très loin de la libération tant clamée par le CTRI depuis le 30 août 2023. C’est le rappel auquel l’opinion publique gabonaise a eu droit en ce début de semaine, lors de la traditionnelle levée des couleurs à l’esplanade du Ministère de l’Éducation Nationale organisée par la patronne des lieux. Un moment solennel, marquant l’attachement de chaque citoyen gabonais aux symboles de sa patrie et imposé par le CTRI à sa prise de pouvoir, mais que la Ministre de l’Éducation Nationale a transformé en une circonstance « Kounabéliste », en ordonnant à toute son administration d’entonner, à côté de l’hymne national, mais sous le drapeau, un joyeux anniversaire, pour tenter de plaire, comme souvent, au nouveau Prince.
Un comportement qui fait penser dans l’opinion aujourd’hui que la native de Ntoum n’aurait plus de limites et qu’elle pourrait désormais se permettre de triturer les symboles de la république, sans crainte aucune. Mais peut-on vraiment s’en plaindre, quand on recycle dans une transition estampillée Restauration des Institutions, une opportuniste et une courtisane de génie, prête à toute les platitudes et les gracieusetés hypocrites pour plaire à ceux qui, dans le contexte détiennent la bouteille à miel. Noureddin Bongo Valentin a lui-même fait les frais de l’obséquiosité de Camélia Ntoutoume Leclerc. Depuis le coup d’Etat du 30 août 2023, l’ancienne ministre d’Ali Bongo n’a que faire du sort réservé à « son frère que Dieu lui a donné ».
Alors que les Gabonaises et les Gabonais avaient vigoureusement appelé à la dépolitisation de l’administration publique lors du Dialogue National Inclusif d’Angondjé en avril 2024, la patronne du Département ministériel de l’Éducation Nationale s’autorise pendant la levée des couleurs, une attitude intéressée et courtisane, en demandant notamment à ses administrés de chanter un joyeux anniversaire sous le drapeau à la faveur du Président de la Transition, comme s’il s’agissait d’un second hymne national, et cela, sans que le Chef de l’État, ni même le Gouvernement de Transition ne s’en indignent.
Eu égard au contexte électoral en vue, c’est le CTRI et son Chef qui perdent peu à peu pied, renforçant ainsi involontairement, l’idée selon laquelle, les militaires n’ont jamais rompu ni avec le système Bongo-PDG, ni avec le régime supposément déchu. Tout au plus, il n’y aurait eu qu’un simple remplacement numérique. Ce qui pourrait expliquer l’indécente indolence des militaires envers les personnalités issues du régime avilissant Bongo-PDG.