
Libreville, le 22 mai 2025 – (Dépêches 241). Les récentes déclarations de la Présidente de l’Association « Réconciliation », qui regroupe les victimes des tragiques événements post-électoraux de 2016, ont profondément choqué l’opinion publique gabonaise. Selon Madame Tsoumou, l’actuel Ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout, son épouse Chantale Myboto et son beau-père Zacharie Myboto auraient sollicité une indemnisation auprès des nouvelles autorités pour leurs véhicules détruits pendant l’attaque du QG de Jean Ping, oubliant désormais de réclamer justice pour les victimes. Si ces révélations sont avérées, elles viendraient renforcer l’idée d’un égoïsme persistant chez certains hommes politiques gabonais.
Le départ de l’ancien Président Ali Bongo et de sa famille vers l’Angola, précédé de la libération conditionnelle de son épouse Sylvia et de leur fils Noureddin, a permis à l’opinion publique de mieux appréhender la gestion désastreuse de la crise post-électorale de 2016. Cette période sombre a coûté la vie à plusieurs citoyens gabonais et mis en lumière le comportement opportuniste de certains anciens leaders de l’opposition.
Selon la Présidente de l’Association « Réconciliation », ces acteurs politiques n’ont jamais agi sincèrement dans l’intérêt du peuple gabonais, leurs démarches ayant toujours été motivées par des intérêts personnels. Depuis le coup d’État du 30 août 2023, aucun d’eux n’a pris la peine de réclamer justice pour les victimes, ni pour les survivants de ces événements tragiques.
Lors d’un sit-in organisé devant le Ministère de la Justice, accompagnée des membres de son association, la Présidente a fait des révélations particulièrement choquantes, qui ont laissé l’opinion publique stupéfaite. Reçue par le Directeur du renseignement, ce dernier, compatissant à leur situation, aurait révélé que « le Ministre Gondjout, Chantale Myboto et M. Zacharie Myboto sont allés se plaindre auprès des autorités pour leurs véhicules endommagés, sans jamais évoquer les victimes », a-t-elle déclaré, visiblement dépitée.
Pour elle, il est incompréhensible, voire inacceptable, que ces personnalités, pour lesquelles de nombreux Gabonais se sont battus, agissent de la sorte. Une telle démarche traduirait un profond mépris pour les victimes de la répression sanglante de cette crise, ainsi que pour l’ensemble du peuple gabonais, qui les a soutenus sans relâche dans leur lutte politique. Visiblement courroucée, elle a ajouté « les victimes sont allées jusqu’à donner leur vie, car ces leaders leur avaient demandé de défendre leur victoire. Il s’agissait d’une instrumentalisation soigneusement orchestrée par ces personnes, aujourd’hui membres du Gouvernement, mais leaders de l’opposition en 2016. Monsieur Gondjout était ministre de la Justice. Nous lui avons écrit, mais il ne nous a jamais reçus », a-t-elle conclu, profondément exaspérée.
Au regard de ces accusations graves, si celles-ci comportent ne serait-ce qu’une part de vérité, cela pourrait souligner la félonie permanente qui caractérisent de nombreux acteurs politiques sans scrupules, uniquement préoccupés par leurs intérêts et ceux de leurs proches. Une prise de conscience collective s’impose pour éviter les manipulations de masse, auxquelles se livrent de nombreux politiciens gabonais. En attendant un éventuel démenti des personnes mises en cause, on peut espérer que le Président de la République, qui s’est engagé à faire du bien-être des Gabonais un axe prioritaire de sa gouvernance, prendra les mesures nécessaires pour mettre fin à l’injustice que subissent les rescapés de cette période sombre.