
Libreville, le 26 Juin 2025 – (Dépêches 241). Le samedi 21 juin 2025 restera gravé dans les mémoires comme une journée forte de détermination et d’émotion à Libreville. À l’Ancien SOBRAGA, Kogou Moussavou Chantly Verda, présidente de l’Association des Familles des Victimes Esther Miracle, a pris la parole avec force et conviction à l’issue de la deuxième audience du procès du naufrage qui a bouleversé le Gabon il y a plus de deux ans.
Un drame évitable qui a brisé des vies
Le 9 mars 2023, un terrible naufrage a emporté des dizaines de vies sur les côtes gabonaises. Parmi les victimes, des enfants, des parents, des frères et sœurs, dont les familles vivent depuis dans une douleur indicible. Ce drame ne doit pas être considéré comme une fatalité. Selon les proches des victimes, il est le fruit d’un enchaînement de négligences humaines, techniques et institutionnelles qui auraient pu et dû être évitées. « Ce naufrage n’est pas une fatalité, c’est une tragédie née d’un système défaillant », a rappelé la présidente de l’association. Les familles, bien que profondément meurtries, ne réclament pas la vengeance, mais une justice véritable, indépendante et impartiale.
Une exigence claire: justice et transparence
L’Association des Familles des Victimes Esther Miracle formule des demandes précises et légitimes. Elle appelle à une justice courageuse, qui ne cède ni aux pressions politiques ni aux intérêts économiques, et qui établisse clairement les responsabilités des différents acteurs impliqués. Ce procès, selon elle, doit être un moment de vérité, un tournant historique pour le Gabon.
Les familles exigent par ailleurs des réformes urgentes dans la sécurité maritime. Elles demandent un contrôle rigoureux des navires, une transparence totale dans l’octroi des autorisations de navigation, ainsi qu’une responsabilisation sans faille des opérateurs maritimes. Ces mesures sont indispensables pour garantir que plus jamais une telle tragédie ne se reproduise sur les eaux gabonaises.
Reconnaissance et réparation : un devoir moral
Au-delà des aspects judiciaires et techniques, l’association insiste sur la nécessité d’une reconnaissance officielle, humaine et psychologique des préjudices subis par les familles. Trop souvent, les victimes et leurs proches restent invisibles, oubliés dans le tumulte médiatique et politique. Il est temps, selon elles, que l’État gabonais prenne ses responsabilités non seulement devant la loi, mais aussi devant l’humanité.
Dans son communiqué, l’Association des Familles des Victimes lance un appel solennel aux autorités de la République. Elle les exhorte à saisir cette occasion pour restaurer la confiance entre l’État et ses citoyens, en faisant de ce procès un symbole de justice et non d’impunité.
La présidente rappelle que la vie des Gabonais doit être protégée et valorisée.
À l’opinion publique, les familles demandent vigilance et solidarité. Elles appellent chacun à ne pas oublier ce drame, à ne pas se taire face aux injustices, car ce combat dépasse le seul sort des victimes de l’Esther Miracle. Il concerne tous les Gabonais qui chaque jour prennent la mer, espérant rentrer chez eux en toute sécurité.
Plus jamais ça au Gabon
Ce cri, « Plus jamais ça au Gabon », résonne comme un engagement collectif à ne pas laisser la tragédie de l’Esther Miracle se répéter. Il est l’expression d’une volonté profonde de changement, de justice et de respect de la vie humaine.
Le procès suit son cours, mais pour les familles des victimes, l’enjeu est clair : que la vérité éclate, que la justice soit rendue, et que des mesures concrètes soient prises pour protéger les Gabonais. Ce combat, empreint de douleur mais aussi d’espoir, appelle à une mobilisation générale autour d’une cause qui touche au cœur même de la société gabonaise.