
Libreville, le 12 juillet 2025 – (Dépêches 241). C’est dans une ambiance studieuse et dynamique que s’est tenue la master class animée dans « l’Espace PME » du ministère du commerce, par Philippe Rodhain, expert renommé en droit de la propriété industrielle et mandataire européen, à l’occasion d’un atelier organisé autour des bonnes pratiques en matière de dépôt de marque auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Fort de son expérience en tant que dirigeant du cabinet IP Sphère et chargé d’enseignement à l’université, Monsieur Rodhain a partagé des conseils précieux, en insistant notamment sur l’importance de dépasser l’illusion de simplicité que peut donner la procédure de dépôt de marque.
« La marque pâtit d’un désavantage, c’est son apparente simplicité », a-t-il souligné, l’entame. En effet, selon lui, de nombreux entrepreneurs pensent bien faire en déposant rapidement une marque, sans en mesurer les enjeux stratégiques. Or, cette précipitation peut se révéler contre-productive. C’est pourquoi l’atelier a débuté par un point fondamental : le choix de la marque. Nom, logo, baseline… tout doit être minutieusement réfléchi afin de garantir la cohérence de l’identité commerciale de l’entreprise avec ses objectifs économiques.
Un autre aspect essentiel abordé lors de la formation fut l’élaboration du libellé, c’est-à-dire la définition précise des produits et services couverts par la marque. Souvent négligée au profit du nom ou du visuel, cette étape s’avère pourtant cruciale, car une mauvaise formulation peut entraîner une protection juridique inefficace, voire inadéquate. « Le pire, c’est de se retrouver avec une protection hors champ par rapport à l’activité réelle de la société », a averti Philippe Rodhain, insistant sur l’importance de consulter un mandataire agréé auprès de l’OAPI dès cette phase préparatoire.
L’expert a également insisté sur les recherches d’antériorité, étape déterminante dans la sécurisation du dépôt. Il recommande que le déposant, avant même d’engager les démarches officielles, procède à des vérifications pour s’assurer qu’aucune autre marque similaire ou identique n’existe déjà. La digitalisation a également été évoquée, en lien avec la nécessité de réserver les noms de domaine et les identifiants sur les réseaux sociaux, pour assurer une cohérence globale de la présence en ligne de la marque.
Enfin, la session s’est clôturée sur la présentation de la « roue de la marque », un outil pratique mais encore trop méconnu, permettant au déposant de suivre étape par étape l’évolution juridique de sa marque, tout en identifiant les zones de risque. Cet instrument, selon Rodhain, permet non seulement de sécuriser le processus, mais aussi de maintenir la valeur de la marque sur le long terme.
Au regard de ce qui précède, cette master class aura permis aux participants de comprendre que le dépôt de marque ne se résume pas à une formalité administrative. C’est un acte stratégique qui engage l’avenir de l’entreprise. L’approche rigoureuse et pratico-pratique proposée par Philippe Rodhain a permis de lever le voile sur les pièges à éviter, tout en donnant les clés d’une protection optimale auprès de l’OAPI. Un rappel salutaire dans un contexte où l’innovation et l’identité commerciale jouent un rôle croissant dans la compétitivité des entreprises africaines.