
Libreville, le 31 Juillet 2025 – (Dépêches 241). Le 28 juillet 2025, la Cour d’Appel Judiciaire d’Oyem a inauguré la session criminelle ordinaire de l’année judiciaire 2024-2025. Trois Gabonais y ont comparu, accusés d’avoir commis, en bande organisée, le meurtre de madame Noëlle Zang Ondo, plus connue sous le nom de « madame Mauro », une compatriote d’une soixantaine d’années à qui ils réclamaient la somme de 5 milles Fcfa.
Le 13 novembre 2020, aux alentours de 19 heures, un meurtre d’une extrême violence a été commis au quartier Nkomayat. Alors que Noëlle Zang Ondo, la soixantaine révolue, habitante du secteur, se trouvait dans sa chambre, elle a été surprise par l’intrusion soudaine par le plafond de son domicile de trois jeunes hommes. Il s’agit de Simplice Allogo Allogo alias « Jésus », Juvénal Ekoua Mba alias « Zagalo » et Ludovic Biyoghe Ella alias « Ezé ».
Prise au dépourvu, la victime n’a eu aucune chance de se défendre. Ses agresseurs l’ont rapidement maîtrisée avant de la ligoter et de lui bâillonner la bouche à l’aide d’une ficelle et d’un ruban adhésif. Selon les témoignages, les assaillants auraient exigé le paiement d’une somme de cinq mille francs CFA, correspondant au solde d’un service de nettoyage effectué quelques jours auparavant dans la concession familiale de la victime.
Cette scène effroyable s’est déroulée en présence de deux jeunes membres de la famille de la victime : une fillette de 12 ans et son petit frère, qui ont entendu, impuissants, l’agression depuis leur chambre. « J’ai entendu ma tante hurler : Ada, ils veulent me tuer… Puis l’un de ses agresseurs a demandé : Où est l’argent ? », a raconté la fillette aujourd’hui âgée de 17 ans.
Gagnés par la panique, les deux enfants vont prévenir leur voisin le plus proche. Celui-ci, va contacter sans délai les militaires chargés de la surveillance cette nuit-là, postés à la guérite du camp militaire d’Eyenassi. Réagissant avec célérité, les soldats se rendent rapidement sur les lieux. Malheureusement, ils ne parviennent pas à retrouver ni même à identifier les assaillants, déjà disparus dans la nuit. À l’intérieur de la chambre, le spectacle est glaçant : une dame, ligotée et bâillonnée, gît presque inanimée au milieu de sa chambre. Mme Zang Ondo, transportée en urgence au Centre Hospitalier Régional d’Oyem (CHRO), a été déclarée cliniquement décédée par l’équipe médicale.
Plus tard, les Officiers de police judiciaire (OPJ) de l’antenne provinciale de la Police Judiciaire (PJ) parvinrent à interpeller les trois individus. Ceux-ci ont nié catégoriquement les faits qui leur étaient reprochés, et ce, aussi bien durant l’enquête préliminaire que lors de leur comparution devant le Tribunal.
La Cour, implacable, les a reconnus coupables de meurtre accompagné de « torture et d’actes de barbarie » sur la victime sexagénaire. En conséquence, les trois accusés ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.







